France

Perpignan : 30 ans après, appel à témoins pour Tatiana Andujar

Ce mercredi, cela fera exactement 30 ans que Tatiana Andujar a disparu sans laisser de trace. En 2022, le pôle Cold case du tribunal de Nanterre s’est saisi du dossier.


Ce mercredi marque exactement 30 ans depuis la disparition sans trace de Tatiana Andujar. Trente ans que Marie-José Garcia, sa mère, attend des nouvelles sur le sort de sa fille.

Tatiana, âgée de 17 ans, se rend à Toulouse pour passer un week-end avec des amis. Le dimanche 24 septembre 1995, elle appelle sa mère depuis la gare Matabiau pour lui annoncer qu’elle rentre à Llupia (Pyrénées-Orientales). Dans le train, elle rencontre un étudiant et David, un jeune militaire.

« Ce n’est pas cohérent »

Quelques jours après sa disparition, David reconnaît Tatiana dans un appel à témoin et contacte sa famille via un numéro fixe, car les téléphones portables sont alors rares. Il leur explique avoir discuté avec elle pendant le trajet, avant de se séparer sur le parvis de la gare de Perpignan. Ils empruntent la même avenue, tandis que Tatiana se dirige seule vers la route de Thuir, souhaitant y faire du stop pour rejoindre sa famille.

Sa version est corroborée par un témoin. « Un retraité promenant son chien l’a vue dire au revoir à David et l’a aperçue emprunter seule le début de la rue Georges Courteline. Mais seulement ce début de rue », a rapporté en mars 2025 Corinne Sabouraud, journaliste ayant couvert cette affaire pour L’Indépendant du Midi.

Depuis 2022, le pôle Cold case a pris en charge l’affaire

Lorsque David contacte les parents de Tatiana, il précise qu’il lui avait proposé de l’accompagner, mais qu’elle avait refusé et préféré faire du stop. « Ce n’est pas cohérent », souligne Marie-José Garcia en mai 2024 dans les colonnes du Parisien. Pour elle, un mystère demeure. Elle se demande : « Tatiana arrive à la gare de Perpignan, pourquoi aller faire du stop ? Pourquoi aurait-elle refusé » que David la ramène ? Elle exprime son sentiment : « Mon sentiment depuis le début, c’est que quelqu’un l’attendait à la gare de Perpignan […], quelqu’un qu’elle connaissait. »

En 2022, le pôle Cold case du tribunal de Nanterre reprend le dossier, suscitant un nouvel espoir pour la famille. Ce mardi, il lance un appel à témoins et invite toute personne ayant des informations ou ayant croisé la jeune femme à se manifester par mail ([email protected]).

Longtemps, les enquêteurs ont envisagé la possibilité que Tatiana ait été victime d’un tueur en série, en raison de la disparition de trois autres jeunes femmes au profil similaire dans les environs de la gare, entre 1997 et 2001. Ces quatre jeunes femmes sont connues sous le nom de « Les disparues de Perpignan ». Cependant, les corps des trois autres victimes, Moktaria Chaib, Marie-Hélène Gonzalez et Fatima Idrahou, ont été retrouvés, ainsi que ceux de leurs meurtriers.

Des années plus tard, l’ADN a permis d’élucider les meurtres des deux premières victimes : Jacques Rançon a fini par avouer. Toutefois, il ne peut être incriminé dans la disparition de Tatiana, car il était incarcéré le 24 septembre 1995 et n’avait bénéficié d’aucune autorisation de sortie. La troisième victime a été tuée par Marc Delpech, qui, selon la justice, n’est pas lié à la disparition de la fille de Marie-José Garcia. Parmi les « disparues de Perpignan », seul le mystère de Tatiana reste entier.