France

« Pas des animaux de moindre valeur » : plainte des amis des poissons contre le loup d’Intermarché

Intermarché a diffusé une publicité racontant l’histoire d’un loup mal aimé qui décide de devenir végétarien pour se faire accepter par les autres animaux de la forêt. L’ONG Bloom a annoncé avoir déposé une plainte de 18 pages auprès du jury de déontologie publicitaire de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité contre le « contre le conte de Noël publicitaire d’Intermarché ».


Intermarché a réussi à créer un engouement mondial grâce à une publicité qui raconte l’histoire d’un loup mal aimé, choisissant de devenir végétarien pour être accepté par les autres animaux de la forêt. Bien que le film ait été largement apprécié, il ne fait pas l’unanimité, notamment auprès de l’ONG de défense des océans, Bloom, qui est perturbée par un détail.

Ce mardi, l’ONG Bloom a annoncé avoir déposé une plainte auprès du jury de déontologie publicitaire de l’Autorité de régulation professionnelle de la publicité contre « le conte de Noël publicitaire d’Intermarché ». Cette plainte de 18 pages, que 20 Minutes a pu consulter, demande à l’Autorité de déclencher « une procédure d’urgence » pour « faire retirer les plans de poisson » présents dans le film.

L’ONG critique en premier lieu le traitement différencié réservé aux poissons, qui ne sont pas « humanisés ». Selon Bloom, les poissons sont présentés « comme des animaux de moindre valeur, ne justifiant ni attachement, ni considération », alors qu’ils devraient être « pris en considération au même titre que les autres animaux ».

De plus, Bloom considère que la publicité véhicule des « messages erronés ou ambigus » sur le « bien manger » et le « végétarisme ». En effet, les plaignants estiment que « le végétarisme ne saurait passer par la consommation de poisson en substitution à la viande ». Concrètement, l’ONG conteste le message implicite de la pub qui serait : « si vous êtes végétarien, vous pouvez manger du poisson ».

Si l’on se réfère à la définition du dictionnaire, Bloom a raison puisque le végétarisme exclut la consommation de « toute chair animale », mais admet celle « d’aliments d’origine animale comme les œufs », à la différence du végétalisme qui exclut tout aliment d’origine animale.

Cependant, les défenseurs des océans vont au-delà de cette nuance pour qualifier la pub d’Intermarché de « mensongère », affirmant que le message comporte « un message induit mensonger sur l’abondance des poissons », « banalise » la pêche au chalut et minimise « ses impacts environnementaux ». Bloom souligne aussi que l’encouragement à « mieux manger » ne correspond « ni [à] l’offre de produits alimentaires de l’annonceur, ni [à] ses orientations stratégiques ».

Cette nouvelle controverse, après celle de l’auteur de livres pour enfants qui accusait la pub de plagiat, ne ternit toutefois pas le succès du conte de Noël d’Intermarché. Celui-ci cumule, toutes plateformes confondues, plus d’un milliard de vues et fait l’objet de tendances ainsi que de tentatives de récupération par d’autres grandes marques. Un loup finalement pas si « mal aimé ».