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Paris : Valérie Pécresse détaille l’acte II du plan « Nouvel Air » en Ile-de-France

Respirez profondément en Ile-de-France. Mardi le 21 mars, Valérie Pécresse a dévoilé avec son équipe le nouveau plan régional pour l’amélioration de la qualité de l’air, intitulé « Nouvel air ». Un plan qui s’est fait attendre. Le précédent, « Changeons d’air » en Ile-de-France, daté 2016.

« De nouveaux » objectifs ambitieux ?

D’après Valérie Pécresse, le plan « Changeons d’air », adopté en 2016, a porté ses fruits. La concentration des polluants dans l’air a baissé de 35-40 % entre 2011 et 2021. Cependant, les niveaux de pollution restent supérieurs aux normes recommandées par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) et la situation continue de se dégrader pour la couche d’ozone. Aujourd’hui, pour diviser par deux le niveau de pollution de l’air à l’horizon 2030, la présidente de la région IDF met donc en place 8 actions pour améliorer la qualité de l’air dans la région.

  • Accélération du remplacement des véhicules polluants

« D’abord, la région va accélérer le remplacement des véhicules des artisans et des petites entreprises ainsi que celui des entreprises de livraison, en augmentant le plafond de véhicules subventionnés à 5 par entreprise artisanale et 10 pour les entreprises de livraison », déclare Yann Wehrling, vice-Président chargé de la transition écologique, du climat et de la biodiversité. Selon lui, la région accompagnera les collectivités de moins de 10.000 habitants à pouvoir également changer leurs véhicules. « Nous allons également mettre l’accent sur une technologie que nous croyons beaucoup, des véhicules fonctionnant à l’hydrogène », ajoute-t-il.

  • Dépollution de l’air dans les transports

« Nous allons déployer un budget de 6 millions d’euros pour améliorer l’air dans 20 stations les plus polluantes d’ici 2028 », a indiqué Yann Wehrling. La région Ile-de-France investit pour des transports plus propres et décarbonés.

D’après Yann Wehrling, cet objectif sera réalisé via 3 axes principaux. La première consiste à améliorer la connaissance du public sur les particules fines. La deuxième vise à évoluer les trains et les RER et à diminuer les polluants liés au « freinage mécanique ». Finalement, le troisième axe repose sur le renouvellement de 40 ventilateurs dans le métro et la mise en place de nouveaux.

La présentation d'un système de surveillance et prévision du risque allergique lié aux pollens sur le toit de la Région Île-de-France à Saint-Ouen.
La présentation d’un système de surveillance et prévision du risque allergique lié aux pollens sur le toit de la Région Île-de-France à Saint-Ouen. – Aymeric Guillonneau
  • Amélioration de la qualité de l’air intérieur

Olivier Blond, délégué spécial à la Qualité de l’air, souligne que la région lance une action en faveur de la qualité de l’air à l’intérieur des crèches, écoles et maisons de retraite municipales. Il s’agit, en particulier, de l’installation de capteurs, des dispositifs de purification et de ventilation. Depuis 2017, la Région IDF a financé 1.248 capteurs de CO2 et 532 purificateurs d’air dans 38 communes pour un montant de 394.000d’euros.

  • Transformation des groupes électrogènes

En Ile-de-France, l’utilisation de groupes électrogènes, qui génèrent des niveaux importants de pollution, est réglementée, explique Olivier Blond. Ils sont employés dans le cadre de tournages cinématographiques, de festivals, d’évènements, de chantiers ou en secours pour les bâtiments. Ainsi, la Région souhaite favoriser l’usage des groupes électrogènes non polluants, qui fonctionnent sur des solutions à base d’hydrogène ou équivalents.

  • Introduction d’un système de surveillance du risque allergique

Etant donné que 20 % des enfants et 30 % des adultes en France ont des réactions allergiques aux pollens et moisissures, la Région va mettre en place, en partenariat avec le RNSA (Réseau national de surveillance aérobiologique), un réseau de capteurs électroniques capables d’identifier les pollens présents dans l’air pour la saison pollinique 2.024. La création d’ « Alerte Pollens Ile-de-France » permettra aux personnes allergiques de disposer d’une information actualisée en direct sur la situation pollinique.

Mardi le 21 mars, le toit de la la Région Île-de-France à Saint-Ouen. Les capteurs électroniques sont mis en place pour identifier en temps presque réel les pollens présents dans l'air.
Mardi le 21 mars, le toit de la la Région Île-de-France à Saint-Ouen. Les capteurs électroniques sont mis en place pour identifier en temps presque réel les pollens présents dans l’air. – Anna Vasylenko

Pourtant, la gauche communiste écologiste et citoyenne reste sceptique sur le plan « Nouvel air »  : « La communication autour de ce plan va être maximale et son contenu est malheureusement minimal. Rien de nouveau, du réchauffé, du recyclage d’actions existantes, régionales ou non », indique l’opposition. D’après les écologistes, aucune action nouvelle n’a pas été introduite. « Ce catalogue de bonnes intentions permet de s’acheter bonne conscience pour l’exécutif qui évite d’évoquer les sujets qui fâchent et sur lesquels la Région devrait davantage agir », ont-ils ajouté.

 

Par un courrier du 17 octobre 2022, le Délégué spécial à la santé environnementale et à la lutte contre la pollution de l’air à la Région, Olivier Blond, proposait  aux groupes politiques d’apporter leur contribution à la préparation du plan régional d’amélioration de la qualité de l’air. Le Pôle écologiste regrette que ses propositions n’aient jamais été prises en compte jusqu’alors. « Pas un mot sur l’éco taxe poids lourd, rien sur rétablissement de la gratuité transports publics lors des pics de pollution supprimée par Valérie Pécresse. Ce n’est donc pas un plan air à la hauteur des enjeux ». 

L’opposition promet de formuler à son tour « des propositions concrètes pour agir véritablement pour l’air car c’est un sujet sérieux, de santé publique, sur lequel la puissance publique ne peut pas jouer face au défi climatique et à l’impact sanitaire des activités humaines ».