France

Paris : Un surveillant de la prison de la Santé condamné à sept ans pour le viol d’un détenu

Pour avoir violé et agressé sexuellement un détenu à la prison parisienne de la Santé en 2022, un surveillant pénitentiaire de 54 ans a été condamné vendredi soir à sept ans de prison.

La cour criminelle de Paris a prononcé un mandat de dépôt à effet différé, ce qui signifie que si le condamné ne fait pas appel, le parquet aura un mois pour le convoquer, et il sera incarcéré dans un délai de quatre mois. Un suivi socio-judiciaire de cinq ans avec injonction de soins a également été ordonné, ainsi qu’une interdiction définitive d’exercer une fonction publique.

Des faits « répétés, grave, dans le double huis clos de la prison »

L’avocat général avait requis dix ans de réclusion, dénonçant des faits « répétés, graves, dans le double huis clos de la prison et du bureau du capitaine », sur un détenu qualifié de « proie facile ». À l’époque des faits, la victime, aujourd’hui âgée de 29 ans, purgeait une peine de trente mois pour des affaires de violences conjugales, vol aggravé, infractions routières et violences sur mineur.

Le détenu a affirmé que le surveillant lui faisait subir des fellations dans son bureau, tout en lui fournissant du tabac. D’abord réticent à dénoncer les faits, il s’en serait ouvert à un infirmier, puis à un psychiatre, et a depuis « fait les mêmes déclarations à tout le monde », a noté l’avocat général. « On n’invente pas tous ces détails », a-t-il insisté.

Consulter notre dossier Justice

« Je crois fermement en la justice, je vous fais confiance »

La défense a plaidé l’acquittement, invoquant une manipulation du détenu, qui aurait agi par vengeance après la saisie d’un téléphone ou pour tenter d’obtenir un aménagement de peine. Une thèse que la cour a écartée, soulignant la constance des déclarations du détenu malgré sa toxicomanie et sa propension utilitariste au mensonge, selon les termes du jugement. La cour a également pris en compte des éléments aggravants : le prévenu avait déjà fait l’objet de poursuites disciplinaires dans le passé, pour des faits d’attouchements, d’exhibition ou de harcèlement sexuel.

« Je suis innocent, je n’ai rien à me reprocher », a affirmé le surveillant pénitentiaire devant les magistrats avant le délibéré. « Je crois fermement en la justice, je vous fais confiance », a-t-il ajouté. Ses avocats, Léa Dordilly et Simon Clémenceau, ont regretté un jugement fondé, selon eux, sur l’impossibilité d’écarter l’hypothèse de la culpabilité, et annoncé que leur client ferait appel.