France

Paris : Non-lieu pour les policiers qui ont blessé mortellement une passagère lors d’un refus d’obtempérer

Les policiers qui avaient ouvert le feu en juin 2022 sur une voiture à Paris, tuant une passagère de 21 ans, ne seront pas poursuivis. Dans une ordonnance rendue le 5 mai, les juges d’instruction ont estimé que leurs tirs étaient « absolument nécessaires et strictement proportionnés », confirmant une information du Parisien.

Le 4 juin 2022, trois policiers à VTT avaient tenté de contrôler une Peugeot 207 dont les passagers arrière ne portaient pas leur ceinture. Le conducteur avait refusé d’obtempérer, avant d’être bloqué dans les embouteillages sur le boulevard Barbès. Les policiers avaient tiré à plusieurs reprises au moment où la voiture tentait de redémarrer. Rayana, 21 ans, avait été tuée d’une balle dans la tête. Le conducteur avait été grièvement blessé.

Les parties civiles font appel de ce non-lieu

Mis en examen en 2023, le policier auteur du tir mortel a déclaré avoir visé le conducteur par peur pour sa vie et celle de sa collègue. Les deux autres agents, entendus comme témoins assistés, ne sont pas poursuivis. Plusieurs parties civiles ont fait appel de ce non-lieu. « La famille de Rayana est sidérée », a réagi Me Florian Lastelle, dénonçant une décision « lacunaire ». « La suprématie des syndicats est ici plus forte que le droit », a fustigé Me Marie Violleau, avocate de la passagère arrière.

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Me Raphaël Kempf, avocat du conducteur, dénonce les effets de la loi de 2017 sur l’usage des armes par les policiers : « Ce non-lieu est un très mauvais signal envoyé à ceux qui peuvent être la cible de violences policières. » Le conducteur, lui, sera prochainement jugé pour violences contre des agents. L’avocat des policiers n’a pas répondu aux sollicitations.