France

Paris : La préfecture de police signale de possibles violences policières au tribunal

Un signalement a été effectué auprès du parquet pour des soupçons de violences policières au dépôt de nuit du tribunal judiciaire de Paris, a annoncé mercredi la préfecture de police(PP) à l’AFP, confirmant une information du site Streetpress.

Enquête administrative interne en cours

« Depuis vendredi, les faits signalés par rapport hiérarchique font l’objet d’une enquête administrative interne », a confirmé la préfecture de police. L’affaire aurait été découverte lors d’un incident survenu le 6 février quand un policier, portant une marque sur le front, a expliqué avoir été frappé par une personne déférée au tribunal, mais a refusé de porter plainte.

« L’information remonte la chaîne hiérarchique jusqu’à la préfecture de police de Paris, qui a la main sur le dépôt du tribunal de justice », ajoute le site Streetpress. A la demande de l’AFP, le parquet de Paris a précisé ne pas avoir été informé de ces faits à ce stade et qu’une enquête sera ouverte après avoir reçu le signalement de la PP.

Images de violences captées par des caméras

La hiérarchie consulte alors les images de vidéosurveillance. « Ce que montrent les caméras dépasse le simple “incident” », écrit Streetpress. Le site d’informations affirme que les comportements violents à l’encontre des détenus seraient « récurrents », d’après l’audition d’un fonctionnaire du service qui aurait désigné « une poignée de fonctionnaires, arrivés en poste au dépôt de nuit il y a un an environ ».

D’autres fonctionnaires filmeraient souvent les écrans de contrôle des caméras de vidéosurveillance sur lesquels apparaîtraient ces comportements, d’après Streetpress. Le site produit une vidéo, présentée comme filmée au dépôt du TJ, dans laquelle une femme policière semble porter des coups à un individu emmené dans un couloir.

En janvier 2022, le parquet de Paris a classé sans suite une enquête ouverte mi-2020 sur des maltraitances et des propos racistes au dépôt du tribunal judiciaire de la capitale ouverte après la dénonciation d’un brigadier-chef. Le témoignage de ce brigadier-chef, Amar Benmohamed, avait été révélé par Streetpress. Selon lui, « plus de mille prévenus ont été maltraités » entre mars 2017 et mi-2019 au dépôt. Cependant le parquet avait estimé qu’aucun élément ne permettait « d’établir le phénomène de maltraitance qui a été dénoncé ».