France

Paris : La mairie s’intéresse aux murs du BHV en pleine tourmente Shein

La Mairie de Paris a annoncé son intérêt pour les murs du BHV en raison d’inquiétudes croissantes pour l’avenir du grand magasin et de ses 750 salariés. La Société des grands magasins (SGM) détient le fonds de commerce depuis 2023 et tente de racheter les murs aux Galeries Lafayette, liées par une promesse de vente arrivant à échéance vendredi.


À l’approche de l’expiration d’une promesse de vente cruciale, la Mairie de Paris a exprimé son intérêt pour les murs du BHV, dans un contexte de préoccupations grandissantes concernant l’avenir du grand magasin et de ses 750 employés. Devant le Conseil de Paris, Anne Hidalgo a souligné l’importance d’une démarche anticipative : « Alors que la situation du BHV suscite aujourd’hui de très fortes inquiétudes pour l’emploi et pour l’avenir du centre de Paris, j’ai souhaité que la ville se donne les moyens d’agir préventivement. » L’objectif annoncé est de garantir la continuité de l’activité commerciale au cœur de la capitale.

Le vœu soumis au vote stipule que la Ville puisse « étudier toutes les possibilités afin de se mettre en position d’acquérir le bâtiment pour garantir la pérennité de l’activité commerciale et de l’emploi, tout en permettant le développement d’un programme mixte incluant également du logement social et abordable », dans l’éventualité où le propriétaire déciderait de s’en séparer. Parallèlement, la Société des grands magasins (SGM), qui détient le fonds de commerce depuis 2023, continue de tenter d’acquérir les murs aux Galeries Lafayette, liées par une promesse de vente dont l’échéance est fixée à vendredi. Une porte-parole du groupe a précisé : « À cette date, l’exclusivité tombe et on se réserve la possibilité d’explorer toutes les options qui s’offrent à nous. »

La situation de la SGM a été compromise depuis l’annonce de l’arrivée de Shein au BHV. Ce projet a conduit la Banque des territoires à se retirer des discussions, évoquant « une rupture de confiance », tandis que plusieurs marques ont quitté le magasin, dénonçant des impayés ou refusant toute association avec la marque de mode éphémère. Auditionné à l’Assemblée nationale, le cofondateur Frédéric Merlin a tout de même déclaré mener des « discussions extrêmement précises » avec des « fonds d’investissement » étrangers non chinois, affirmant que le projet « avance ».

Dans ce contexte difficile, la mairie se dit prête à « rentrer dans le jeu » dès la fin de la promesse de vente, d’après l’adjoint au commerce Nicolas Bonnet-Oulaldj, qui évoque un montant de « 300 millions d’euros » nécessitant une combinaison de financements publics et privés. Cette annonce suscite toutefois des inquiétudes parmi les employés : l’intersyndicale juge qu’elle « ajoute encore de l’incertitude sur la pérennité du BHV » et met en garde contre une « situation dramatique », estimant que les ventes de Shein ne compensent « très loin » le manque à gagner sur le reste du magasin, tandis qu’à droite, l’initiative municipale est qualifiée de « coup de communication improvisé ».