France

Paris : Elle transporte une plante verte dans le métro et prend 150 euros d’amende, (pas) merci les contrôleurs

Le règlement, c’est le règlement. Au jeu de celui qui fera de cette maxime son projet de vie, certains agents de la RATP excellent. Une intransigeance dont Salomé, une jeune parisienne, a fait les frais il y a quelques jours en se voyant infliger une amende de 150 euros pour avoir pris le métro avec une (grosse) plante verte.

Sa mésaventure, Salomé, journaliste à BFM TV, l’a détaillée dans une storytime publiée sur X, dimanche. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que l’onéreuse anecdote n’est pas passée inaperçue, cumulant plus de 400.000 vues et près de 400 commentaires. Bref, la jeune femme venait de se payer une belle plante à 70 euros pour glisser un peu de verdure dans son intérieur parisien. Et comme il ne fait pas bon se balader en SUV dans les rues de la capitale, elle a décidé de rapporter la précieuse chez elle en prenant le métro. Sauf que, dans les couloirs d’une station, elle est tombée sur des contrôleurs.

Aucune pédagogie

Ces derniers lui ont demandé son pass Navigo et sa pièce d’identité sans autre forme d’explication. Et lorsqu’elle en demande la raison « après plusieurs minutes », on lui répond que « transporter une plante haute est considéré comme une infraction car c’est un encombrant », affirme Salomé. Bim, 150 euros d’amende au titre de l’article R2242-17 du Code des transports qui interdit « l’accès aux véhicules affectés au transport public de voyageurs […] à toute personne portant ou transportant des matières ou objets qui, par leur nature, leur quantité ou l’insuffisance de leur emballage, peuvent être dangereux, gêner ou incommoder les voyageurs ».

S’il était trop tard pour tenter de négocier, Salomé a tout de même fait remarquer à la contrôleuse que si elle lui avait « expliqué la situation avec pédagogie », elle aurait « juste fait demi-tour » car elle n’était « même pas encore sur le quai ». La jeune femme déplore aussi que la contrôleuse a voulu l’empêcher de prendre le métro malgré les 150 euros qu’elle venait de lâcher, et que c’est sa collègue qui l’a finalement autorisé à poursuivre son voyage.

« Je suis très surprise d’apprendre que porter une plante coûte plus cher que de frauder le métro », fulmine Salomé. Pas faux, puisque voyager sans titre de transport est verbalisé à hauteur de 50 euros si l’on paye immédiatement. Même fumer ou faire de la trottinette dans les transports revient moins que balader sa plante verte, les PV étant respectivement de 68 et 60 euros.

Lire notre dossier sur le RATP

Le plus absurde dans tout ça, c’est peut-être le règlement de la RATP dans lequel on comprend que, les skis, ça passe, les grandes plantes, non. Il y est en effet précisé que l’on peut transporter dans le métro des objets longs jusqu’à 2 m, pourvu que « les autres dimensions n’excèdent pas 20 cm ». Et c’est ce même point qu’a rappelé le service clients de la RATP à Salomé, tout en « comprenant que cette verbalisation puisse paraître injuste » mais en justifiant le zèle des contrôleurs qui « ne peuvent évaluer les explications fournies car il y aurait trop de risques d’arbitraires ».