France

Paris : Deux Somaliens écroués dans l’enquête pour l’assassinat d’un sans domicile fixe

La justice avance après qu’un homme a été retrouvé mort à un arrêt de tramway à Paris la semaine dernière. Deux Somaliens ont été mis en examen et écroués mardi dans cette affaire, a indiqué le parquet.

Une enquête avait été ouverte pour meurtre le 15 avril. Les investigations, désormais confiées à un juge d’instruction, ont été requalifiées après identification des deux hommes par vidéosurveillance.

Un des suspects mis en cause pour sa « passivité »

Le principal suspect, un Somalien né en 1996, a été mis en examen pour assassinat, puis placé en détention provisoire. Ses avocats n’ont pas souhaité s’exprimer.

L’autre homme, un Somalien de 34 ans, est poursuivi pour non-assistance à personne en danger et non-dénonciation de crime. Lors d’une audience devant une juge des libertés et de la détention, le parquet a déploré sa « passivité » face à « l’acharnement » de l’auteur sur la victime, aussi Somalien, 35 ans et sans domicile fixe.

« Au moment des faits, il ne s’est pas interposé par crainte pour sa vie », a fait valoir son avocat à l’audience. « Pourquoi est-il le seul mis en cause, alors que des dizaines de témoins ont vu la scène de violence inouïe sans intervenir ? » « S’il porte la victime jusqu’au tramway, c’est pour qu’une ambulance le prenne en charge. En vérité, on reproche à ce monsieur d’être misérable », a déploré le conseil, soulignant que son client vivait sans domicile fixe et en situation irrégulière.

L’alcool pointé du doigt

L’avocat a demandé que son client ne soit pas écroué, afin de ne pas aggraver « l’océan de misère dans lequel il est déjà en train de se débattre pour rester à la surface ». A l’image de ce dossier judiciaire où l’assassin présumé s’en serait pris à la victime, « un ami », pour « 1,50 euro ».

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La juge des libertés et de la détention a toutefois décidé de son incarcération. « Je ne reprocherais pas à Monsieur de ne pas avoir fait barrage (à l’auteur) de son corps » lors des faits, a justifié la magistrate, mais il aurait « dû faire davantage » pour venir en aide à la victime. Elle a souligné son état alcoolisé au moment des faits, ce qui « a pu altérer son jugement ».