Parcoursup : « Il faut inciter les lycéens à la diversité avec des voeux ambitieux »… La plateforme ouvre ce mercredi
Ce mercredi, l’accès est donné à la carte des formations 2025 de Parcoursup. L’occasion pour les élèves de terminale de commencer à se creuser les méninges sur leur orientation pendant les vacances de Noël. Jérôme Teillard, chef de projet Parcoursup au ministère de l’enseignement supérieur et de la recherche, répond aux questions de 20 Minutes sur l’utilisation de cette plateforme réputée être une source de stress pour les familles des lycéens qui envisagent des études supérieures.
Quelles sont les informations disponibles à partir de ce mercredi ? Et existe-t-il des nouveautés pour 2025 ?
A partir de ce mercredi, on met à jour la carte des formations proposées pour la rentrée 2025 et disponibles pour l’ensemble du public afin que les lycéens et leurs parents disposent de tous les éléments pour préparer leur projet d’orientation.
Parmi les nouveautés cette année, un outil interactif qui permet au lycéen de voir le profil des candidats admis en renseignant son type de baccalauréat et ses deux enseignements de spécialité en terminale (pour un bachelier général), ainsi que sa moyenne générale. Il a accès à des résultats très concrets : la proportion des lycéens au profil comparable au sien qui ont pu recevoir des propositions d’admission au cours des trois dernières années et le profil scolaire des lycéens qui ont choisi d’intégrer la formation
La plateforme proposait déjà les taux d’insertion dans l’emploi pour les formations de BTS. A partir du 15 janvier, on y trouvera aussi le devenir des étudiants (en emploi, en études, etc.) pour 75 % des formations proposées.
On y disposera aussi d’une information sur les salaires, douze mois après la sortie de la formation des étudiants. Notre objectif est de proposer une information claire, riche et utile.
Comment bien utiliser la plateforme ?
Il faut appréhender les informations de la plateforme comme une opportunité pour ouvrir ses perspectives, pour échanger avec des enseignants du supérieur, des étudiants. Quand on est un lycéen, on pense souvent qu’il n’y a qu’une seule formation pour aboutir à un métier. La réalité, c’est qu’il y a beaucoup de formations différentes proposées sur Parcoursup qui mènent au même environnement professionnel, mais parfois on n’en connaissait qu’une.
Depuis 2023, on peut se créer un compte sur Parcoursup même si on n’est pas un candidat au baccalauréat. L’an dernier, 193.000 usagers ont profité de cette possibilité. L’une des bonnes réponses à la question du stress associée à la transition vers l’enseignement supérieur, c’est d’anticiper. On sait par le baromètre CSA Parcoursup que plus de sept élèves sur dix rapportent qu’ils ont découvert des formations sur Parcoursup et qu’ils s’intéressent à leur orientation postbac bien avant la terminale. Et c’est mieux d’éviter de concentrer l’enjeu de la découverte de ces formations sur la seule année de terminale.
On veut éviter aux candidats à la fois l’excès de confiance et l’autocensure. On sait par exemple, travaux de recherche à l’appui, que les filles, en l’absence d’informations chiffrées, sont beaucoup plus sujettes à s’interdire de faire des vœux pour des formations sélectives, par rapport aux garçons. Ce que l’on veut c’est lutter contre ces biais. Il faut favoriser l’autonomie des lycéens et les inciter à la diversité avec des vœux ambitieux, de raison et d’autres de sécurité.
Parcoursup est-il un dispositif bien rodé, sept ans après son lancement ?
Le dispositif est rôdé. Mais évidemment, on continue à améliorer l’outil du mieux qu’on peut, en se basant sur les retours des générations précédentes. Par construction, l’accès à l’enseignement supérieur est une étape délicate. On va quitter son lycée, son environnement et parfois ses parents et comme s’ouvre un grand panel de possibilités de choix, cela produit de l’angoisse.
Je veux rappeler que Parcoursup n’est qu’un premier choix, et qu’on peut se réorienter et changer de formation. L’an dernier, 169.000 étudiants se sont inscrits sur Parcoursup pour se réorienter [la réorientation est possible via des passerelles à l’université ou à travers Parcoursup].
L’an dernier 134 lycéens accompagnés n’avaient pas trouvé de formation fin septembre sur 645.000 lycéens inscrits sur la plateforme. On a bien sûr continué à les accompagner par la suite.
Les élèves de terminale devront renseigner leurs vœux en ligne, entre le 15 janvier 2025 et le 13 mars 2025.