Oscars 2025 : Qui pourrait et devrait gagner

Après les César, les Oscars ! Dans la nuit du 2 au 3 mars, le Dolby Theater de Hollywood recevra 3.400 invités pour remettre les statuettes tant convoitées. Fait assez rares deux films réalisés par cinéastes français sont parmi les favoris : Emilia Pérez de Jacques Audiard et The Substance de Coralie Fargeat semblent bien partis pour remporter un bon nombre de statuettes.
Cette année pour la première fois, c’est sur Disney + que sera diffusée la cérémonie de 1 heure à 4 heures du matin. C’est à ce moment-là qu’on pourra découvrir si les pronostics de 20 Minutes sont justes ou totalement erronés.
Meilleur film : « The Brutalist »
Il est donné grand favori et franchement, malgré les qualités indéniables des concurrents, The Brutalist mériterait de l’emporter. Cette fresque impressionnante sur la vie d’un architecte rescapé des camps de la mort et se battant pour imposer sa vision est du très grand cinéma. On ne voit pas les trois heures trente de projection passer.
Meilleur réalisateur : Jacques Audiard pour « Emilia Pérez »
Du point de vue des qualités de mise en scène, il semble impossible de départager Jacques Audiard et son Emilia Pérez de Brady Corbett et de son The Brutalist. L’un se réinvente avec une comédie musicale virtuose, l’autre surprend avec un film fleuve sublime. On misera cependant sur Jacques Audiard, un peu par chauvinisme, beaucoup parce que son film est génial.
Meilleure actrice Demi Moore pour « The Substance »
Demi Moore peut envoyer ses remerciements à Karla Sofía Gascón, héroïne d’Emilia Pérez. Les casseroles que traîne cette dernière donnent toutes ses chances à l’interprète de The Substance, le conte horrifique et féministe de Coralie Fargeat. Et cela d’autant plus qu’elle mériterait amplement la statuette pour sa prestation ahurissante, marquant son grand retour sur le devant de l’écran.
Meilleur acteur Adrien Brody pour « The Brutalist »
Adrien Brody va avoir l’Oscar pour The Brutalist, sa deuxième statuette après celle qu’il avait obtenue en 2003 pour Le Pianiste de Roman Polanski. Si le nom de Timothée Chalamet, qui incarne un jeune Bob Dylan dans Un parfait inconnu de James Mangold, est parfois envisagé, la performance d’Adrien Brody est si écrasante qu’on ne voit pas comment le trophée pourrait lui échapper. A moins que les votants aient de la sécotine dans les yeux ;
Meilleure second rôle féminin : Zoe Saldana pour « Emilia Pérez »
Elle vole la vedette à ces partenaires dans la peau de l’avocate de l’héroïne. Zoe Saldana est, sans conteste, exceptionnelle qu’elle chante, danse, joue la comédie ou les trois à la fois. Elle démontre la versatilité de son talent après s’être notamment fait connaître dans la saga Avatar. Si Emilia Pérez ne devait repartir qu’avec un seul Oscar, ce serait certainement le sien. Elle s’impose comme une grande comédienne dont Jacques Audiard révèle les multiples facettes.
Meilleur second rôle masculin : Kieran Culkin dans « A Real Pain »
On a envie de le serrer dans ses bras et de le secouer l’homme qu’incarne Kieran Culkin. Son personnage écorché vif dans The Real Pain de Jesse Eisenberg est très complexe. Il est aussi attachant qu’agaçant dans ce road-trip qui entraîne deux cousins américains en Pologne à la recherche de leurs origines. Il faut une grande maîtrise pour dompter ce type de rôles. Kieran Culkin la possède et pas qu’un peu.
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Meilleur (s) scénario (s) : « Conclave » et « The Substance »
Cité dans la plupart des catégories, le pourtant excellent Conclave d’Edward Berger risque de pâtir d’une concurrence très rude. On verrait cette adaptation d’un roman de Robert Harris être distingué pour son scénario. Le travail du réalisateur est très réalisateur et de Peter Straughan est très impressionnant. Du côté du scénario original, c’est The Substance et son histoire démoniaque, féministe et anti jeuniste qui semble bien parti pour l’emporter. Coralie Fargeat s’est vraiment lâchée et elle a bien fait.
Oscar du meilleur film en langue étrangère : « Les Graines du figuier sauvage »
The Substance et Emilia Pérez, cités en « meilleur film », le sont aussi dans cette catégorie. C’est l’une des raisons pour lesquelles on estime que Les Graines du figuier sauvage de Mohammad Rasoulof devrait gagner. L’autre raison est que ce film iranien puissant, dont le réalisateur a dû quitter son pays, parle des femmes et des épreuves qu’elles subissent en Iran avec autant de maestria que de sincérité. Ce grand monsieur iranien et son film méritent d’être célébrés.