Orléans : On vous explique le pataquès entre Google et la parapharmacie en ligne Pharmazon
Tout commence en août dernier, lorsque l’entreprise orléanaise Pharmazon se retrouve dans le viseur de Google. Spécialisée dans la vente en ligne de produits de parapharmacie, Pharmazon propose à ses clients la possibilité de retirer gratuitement leurs produits en pharmacie. Mais voilà que le géant américain Google n’apprécie pas cette offre. Pourquoi ? On vous explique.
Des retraits en pharmacie pas conformes aux règles de Google Shopping
Le problème vient des règles de Google Shopping. Google autorise les entreprises à vendre leurs produits sur sa plateforme, mais impose des critères stricts pour que les annonces soient acceptées. L’un de ces critères concerne les options de livraison.
Le souci pour Pharmazon, c’est que son retrait gratuit en pharmacie ne respecte pas ces règles. Google ne considère pas cette option comme une véritable méthode de livraison. Pourquoi ? Parce qu’elle est gratuite et, surtout, elle ne fait pas intervenir de transporteur. Google, de son côté, préfère que seules les options payantes, comme la livraison à domicile ou en relais colis, soient prises en compte, car elles impliquent des frais de transport. Résultat : Pharmazon a dû modifier son site pour se conformer à ces exigences.
Un accord trouvé après de longues négociations
Après des négociations compliquées, un compromis a été trouvé. En septembre, un accord semblait permettre à Pharmazon de maintenir son service de retrait en pharmacie tout en respectant les règles de Google. L’idée était que l’entreprise affiche « retrait en magasin » accompagné de la mention « livraison gratuite à partir de 29 euros » pour les autres options de livraison.
Mais dès la mise en place, l’accord a montré ses limites : la mention « retrait en magasin » n’apparaissait qu’après un clic sur l’annonce, et la phrase « livraison gratuite » a été remplacée par « 29 euros minimum d’achat », ce qui a semé la confusion et a freiné les clients. Vous suivez toujours ?
Le futur de Pharmazon est menacé
Face à ces problèmes, Pharmazon a décidé de revenir en arrière et de supprimer les modifications imposées par Google. Résultat : l’entreprise a saisi la justice. Audrey Lecoq, la dirigeante de Pharmazon, explique au Parisien : « Google n’a pas respecté l’accord que nous avons passé et c’est pour cela que je les attaque en référé. » Sa fondatrice, Audrey Lecoq, était présente avec son équipe à ses côtés, « déterminés à préserver les emplois en péril si Google fermait le compte Google Shopping de l’entreprise. Ce canal représente en effet près de la moitié du chiffre d’affaires de Pharmazon », a communiqué la société orléanaise à Actu Orléans.
Si cette situation perdure, l’avenir de son site de vente en ligne, qui représente une part importante de son chiffre d’affaires et de ses emplois, est en jeu. Le tribunal de commerce d’Orléans doit maintenant examiner l’affaire. Initialement prévue pour le 24 octobre, l’audience a été reportée à ce jeudi 7 novembre. La décision du tribunal est attendue, et elle pourrait être cruciale pour l’avenir de Pharmazon.
La décision du tribunal attendue pour fin novembre
Lors de l’audience, l’avocate de Google a contesté le recours en référé, invoquant de « sérieuses contestations » et demandant à transférer l’affaire « au tribunal de commerce de Paris ». Nos confrères de Actu Orléans rapportent qu’elle a précisé que, bien que Pharmazon ait ciblé Google France, c’est Google Irlande qui supervise les opérations en Europe. Cette explication a surpris le président du tribunal, qui a réagi en demandant : « À quoi sert Google France, dans ce cas ? » Une question renforcée par l’implication du directeur général de Google France dans les échanges avec Pharmazon, bien que l’avocate ait précisé que cette intervention répondait à la « médiatisation » du dossier.
Le jugement est attendu pour le 21 novembre 2024.