Orages : Ces (vrais) coups de foudre légendaires (et ceux qui y ont survécu)

Environ 240.000 blessés par an pour 24.000 morts frappés par la foudre, selon l’estimation d’une étude de chercheurs américains publiée en 2023 : s’il est difficile d’avoir des données précises, il est toutefois possible de constater que ce phénomène n’est pas si rare. Un coup du sort qu’ont subi ce mercredi treize visiteurs du zoo de La Barben, dans les Bouches-du-Rhône. Une femme de 29 ans a été hospitalisée en urgence absolue et placée en soins intensifs.

Si l’on en croit l’étude américaine, 10 % de ces accidents sont mortels, comme cela s’est tristement produit, par exemple, en mai 2024, dans le Pas-de-Calais, où un entraîneur de football est décédé foudroyé alors qu’il se trouvait sur le terrain. Des accidents qui toutefois « restent rares sous nos latitudes », introduit une étude de 2022 de Stéphane Schmitt, expert à Météorage et du météorologue Michaël Kreit qui ont recensé en Europe au cours des dix dernières années 215 cas de foudroiements, provoquant 83 décès et faisant 971 blessés, pour 56 cas de personnes foudroyées en France.

Voici quatre petites histoires de personnes frappées par la foudre, et qui ont survécu.

Roy Sullivan, « l’homme paratonnerre »

Et son surnom n’est pas usurpé. Le garde forestier américain a été frappé par la foudre sept fois au cours de sa vie entre 1942 et 1977. A la pêche, en patrouille dans la forêt, abrité dans une tour d’observation ou encore au volant de sa voiture, l’homme qui vivait en Virginie a survécu à chacun de ces coups de foudre. Il est finalement décédé à l’âge de 71 ans, en 1983, après un accident de tir. Il est considéré à ce jour encore comme l’homme ayant été le plus frappé par la foudre, devançant l’agriculteur cubain Jorge Marquez, qui a survécu à cinq impacts de foudre entre 1982 et 1991, comme nous vous le racontions à 20 Minutes.

« Les miraculés d’Azerailles » pour la science

Retour en France, où le 2 septembre 2017, aux environ de 16 heures, un groupe d’une quinzaine de personnes qui assistaient au festival de musique « Le Grand Canal », à Azerailles (Meurthe-et-Moselle), ont toutes été frappées par la foudre.

Dans un article du Monde, qui revient à leur rencontre un an après les faits, ces fulgurés, comme l’on nomme les survivants de la foudre (les foudroyées sont les personnes décédées), ont pu dire leurs séquelles.

D’une hyperactivité cérébrale passagère avec une capacité nouvelle et temporaire à réaliser de tête des multiplications à trois chiffres, à l’apparition d’un accent alsacien inexpliqué, jusqu’aux trous de mémoire, acouphènes, amnésie temporaire, perte de l’usage d’un membre, troubles de la vue persistants, et syndrome de stress post-traumatique… « Les miraculés d’Azerailles » ont permis à la science d’essayer de mieux comprendre les conséquences des foudroiements. « Nous avons une connaissance nulle de la façon dont passe le courant sur un organisme vivant », expliquait alors au Monde la chercheuse Marie-Agnès Courty.

Dylan et Lexie, l’amour plus fort que la foudre

Retour aux États-Unis, avec le cas de Dylan et Lexie, qui a particulièrement intéressé les chercheurs. Ces deux adolescents, amoureux, ont survécu à un authentique coup de foudre.

Le 6 août 2015, alors que les jeunes amoureux marchaient à Claremont, en Californie, main dans la main le long d’une rue bordée d’arbres, la foudre s’est abattue sur eux. Selon les témoignages rapportés entre autres par ABC News, l’éclair a d’abord touché Dylan à l’arrière de la tête, puis l’électricité a circulé à travers leurs mains jointes, traversant le corps de Lexie avant de s’échapper par son pied.

Et pour le docteur Stefan Reynoso qui les a examinés, les deux jeunes gens n’ont dû leur salut qu’à leur amour : « Parce qu’ils se tenaient la main au moment où la foudre les a frappés, cela a permis de diffuser le courant électrique à travers leurs deux corps », résumait-il.

Linda Cooper, élue « survivante de l’année »

Un titre qui lui a été décerné en 2006 par l’association internationale des survivants de la foudre, créée en 1989 par l’américain Steve Marshburn, autre survivant de la foudre. L’Américaine, résidant en Floride, a survécu à quatre foudroiements : une première fois devant un bureau de poste, puis chez elle, alors qu’elle téléphonait. Une troisième fois alors qu’elle faisait la vaisselle et enfin alors qu’elle conduisait, dans un récit alors rapporté par Courrier International.