France

« On ne peut plus continuer »… Ce département de gauche sabre les aides à la culture et au sport de 50 %

L’État peut creuser son déficit. Mais il impose à toutes ses collectivités de présenter un budget à l’équilibre. C’est la loi et il est impossible pour les villes, les départements ou les régions d’y déroger. Dans un contexte budgétaire hyper tendu, bon nombre de collectivités doivent donc trouver des sources d’économies pour être à l’équilibre. Quitte à renoncer, quitte à sacrifier. C’est le cas en Ille-et-Vilaine, où le conseil départemental a mis sur pied un plan d’économies de 30 millions d’euros.

Toutes les dépenses ont été disséquées et des décisions difficiles ont dû être prises. L’entretien des routes sera diminué, les salaires sont gelés et les agents absents ne seront pas remplacés. Mais ce n’est pas tout. Face à cette situation critique, le département d’Ille-et-Vilaine a dû se résoudre à diminuer de 50 % les subventions versées dans les secteurs du sport et de la culture, mais aussi rogner le budget alloué à la jeunesse. « Oui, il y a une part de renoncement à des volontés politiques affichées. Mais on ne peut plus continuer », assume Frédéric Martin.

Le conseiller départemental délégué aux finances fait pourtant partie d’une majorité de gauche qui a souvent défendu les budgets alloués aux associations culturelles et sportives. « Le but, c’est de continuer à mener nos politiques d’actions sociales ou encore de protection de l’enfance. On ne peut pas renoncer à nos compétences. Le handicap, le RSA, c’est aux départements de s’en occuper. La culture, c’est un budget partagé, nous ne sommes pas les seuls à les accompagner », poursuit l’élu. T

outes les structures savent qu’elles vont trinquer : le théâtre national de Bretagne, l’Antipode, les Trans Musicales, les autres festivals, les radios associatives, les clubs sportifs… « Cela fait plusieurs mois que nous les avons alertées. L’objectif, c’est aussi qu’elles puissent passer l’année, passer ce cap », avance l’élu.

L’effondrement des recettes immobilières

Le problème du département d’Ille-et-Vilaine et de nombreux autres départements français, c’est que leur principale recette s’est littéralement effondrée cette année. « On a perdu 76 millions d’euros de droits de mutation », explique Frédéric Martin, le ton grave. Cet impôt est payé par toute personne qui achète un bien immobilier et s’intègre dans ce que l’on appelle « les frais de notaire ». L’effondrement du marché immobilier a donc plongé les finances dans le rouge. Dans le même temps, les dépenses sur le handicap continuent d’augmenter sous l’effet du vieillissement de la population. Quant à la protection de l’enfance, déjà en grande tension, elle ne peut pas se permettre d’économiser le moindre euro.

Ce budget sera examiné en session du 19 au 21 mars par l’ensemble des élus du département. Les débats s’annoncent âpres, d’autant que le conseil départemental n’a plus d’épargne. « Il y a deux ans, on avait 110 millions d’euros d’épargne. Là, on est à 500.000 euros », avoue Frédéric Martin. Pour continuer à investir, la collectivité va donc devoir emprunter.