On a percé le mystère des courbatures qui arrivent deux jours après un effort

Parce que vous êtes un bon ami, vous avez accepté d’aider Micheline à monter quinze plaques de placo au 6e étage sans ascenseur, jusqu’à l’appart qu’elle retape depuis mille ans. Parce que vous êtes dans le déni, vous avez décidé de courir 10 km histoire de vous purger de la tôle encaissée la veille. Dans les deux cas, votre passif de sportif de canapé va vous rattraper. Pas le lendemain, non. Mais à J + 2, sous la forme de courbatures à des muscles que vous n’imaginiez même pas posséder. Pourquoi ce répit illusoire avant l’inéluctable chute qui ajoute un zéro à votre âge réel ? A 20 Minutes, on a percé le mystère…
Ici donc, il n’est pas question des crampes, qui peuvent survenir pour tout un tas de raisons pendant l’effort et qui n’épargnent personne, pas même les plus sportifs. On parle bien de courbatures, ces douleurs musculaires qui se traduisent par une sensation de raideur, de fatigue, de muscles durs et sensibles au toucher. « Une activité physique nécessite d’utiliser un combustible pour faire fonctionner les muscles, essentiellement sous forme de glucose, explique Yannick Castanet, médecin du sport. Cela entraîne la formation de déchets organiques post-effort, notamment de l’acide lactique, dont on pensait qu’ils étaient responsables des courbatures », poursuit-il.
Entre « 6 et 48 heures après l’effort »
Sauf que non. Enfin, pas uniquement. « Ce sont plutôt des micro lésions vasculaires, des micro traumatismes qui engendrent des réactions inflammatoires qui s’accumulent et provoquent des douleurs musculaires », détaille le médecin. Selon lui, cela survient en effet entre « 6 et 48 heures après l’effort » en raison du « temps que met la réaction inflammatoire à se mettre en place ». Et, même si l’on a l’impression d’être au bout de sa vie, les courbatures restent quelque chose de « bénin et temporaire », qui passent « en quelques jours sans traitement », assure le docteur Castanet.
On a alors tenté de savoir s’il existait des astuces pour éviter les courbatures en demandant des tips à une profession que l’on imaginait particulièrement impactée : déménageur. « Des astuces ? Il n’y a pas d’astuces, avec l’habitude on est rodés », affirme, amusé, Antoine Blondel, patron de l’entreprise éponyme. Lui explique qu’après une « bonne nuit de récupération » il est « frais comme un gardon ». Pour les nouveaux, le patron reconnaît « qu’il faut y aller doucement pendant quelques jours » et qu’ensuite, « à force, on ne sent plus rien ».
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« C’est normal ce que dit le déménageur, tout est une question d’habitude, de fréquence de l’activité physique et de préparation », estime le médecin du sport. Donc si l’on sait que l’on va pratiquer une activité physique inhabituelle, l’anticiper peut éviter de se retrouver les jours qui suivent avec un corps de centenaire. « Bien manger, s’hydrater, faire des échauffements avant et des étirements après des muscles sollicités », conseille le Dr Castanet. En gros, si vous n’êtes « pas venus ici pour souffrir, ok ? », gardez en tête de préparer le déménagement de votre pote Bernard comme si vous alliez faire votre premier semi-marathon.

