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OM – RC Strasbourg : Tudor préfère critiquer les erreurs arbitrales plutôt que celles de son équipe

Au stade Vélodrome,

L’épisode le plus marquant d’OM – Strasbourg dimanche soir ? « Ce qui a été décisif, c’est le carton rouge. A mon sens l’arbitre ne devait pas le donner, il s’est trompé. En tant que joueur je connais la différence entre toucher et pousser. Le joueur a été touché et il est tombé par terre, il n’y avait pas rouge. La semaine dernière il y a déjà eu l’erreur de ne pas siffler penalty sur Sanchez, on est gravement touché par ces injustices ».

Quand un entraîneur, en l’occurrence Igor Tudor, s’épanche sur une décision arbitrale en conférence de presse d’après match, ce n’est pas bon signe. Et les Marseillais ont effectivement concédé un match nul (2-2) contre le RCSA dimanche soir en clôture de la 27e journée de Ligue 1, après une fin de match de fou. Mais plutôt que de s’épancher sur l’arbitrage, l’entraîneur marseillais ne devrait-il pas faire son auto critique et celle de ses joueurs ?

« Pas capable de tenir un score »

Parce que les Marseillais ont aussi commis des erreurs, à commencer par celle d’encaisser deux buts en moins de deux minutes par le bombardier Aholou, d’abord sur une frappe taupée (88e) pour lober Pau Lopez, avant de propulser une mine sous la barre du pauvre gardien marseillais (89e). « On n’est pas capable de tenir un score, on est chez nous, on gagne 2-0. Là-bas, au match aller, c’était pareil et on s’est déjà fait égaliser à la fin et c’est très agaçant », a fustigé Valentin Rongier, quand son entraîneur a admis qu’ « avec ce 2-0 on pensait que c’était fait, mais ce n’est pas le cas ».

A l’image de ces deux changements défensifs réalisés par Igor Tudor à la 80e minute avec les sorties d’Alexis Sanchez et de Ruslan Malinovskyi pour le milieu Mattéo Guendouzi et le défenseur Eric Bailly. C’est à partir de là qu’on a vu les Marseillais se recroqueviller dans leur surface, sans plus réussir à se dégager. Avant ces coups de billards fatidiques dans les dernières minutes. « C’était des changements logiques, sachant que l’adversaire allait jouer avec des ballons plus longs sur la fin pour ça que j’ai fait rentrer Bailly et Guendouzi », s’est justifié après coup l’entraîneur Croate. Sauf que les deux buts sont justement venus de longs ballons, comme il l’a lui même reconnu en conférence de presse.

L’OM avait pourtant fait preuve de caractère jusqu’à cette coûteuse fin de match grâce à ces guerriers Chancel Mbemba (49e) et Alexis Sanchez (76e) alors qu’ils jouaient à 10 depuis la 30e minute. Et si l’expulsion de Balerdi peut être jugée sévère, la véritable erreur des Marseillais dimanche soir est bien l’œuvre du défenseur Argentin. Quelle bêtise de mettre sa main sur le corps de Diallo en pleine course, et donc de prendre le risque de le déstabiliser alors qu’il file seul vers le but. Surtout quand on sait que c’est déjà la 4e expulsion de Balerdi sous le maillot de l’OM. « On est énervé, j’ai l’impression qu’on fait souvent les mêmes erreurs en ce moment, et on ne peut pas se le permettre. On prend ce rouge, on ne va pas revenir dessus, mais à 2-0 chez nous on doit tenir le score et on n’a pas réussi », a insisté Valentin Rongier.

« Marseille n’a pas eu une action de but »

Les hommes d’Igor Tudor pouvaient déjà s’estimer heureux de mener de la sorte, à 10 contre 11 donc, mais surtout avec presque aucune action dans le jeu. Mbemba a marqué à la suite d’un coup franc de Malinovskyi repoussé par Sels, quand Sanchez s’est fait justice lui-même sur penalty. « Marseille n’a pas eu une action de but, ils marquent sur deux coups de pied arrêtés. Notre gardien n’a pas eu un arrêt à faire dans le jeu », a d’ailleurs insisté Frédéric Antonetti, l’entraîneur strasbourgeois.

Et c’est peut-être bien ça le plus inquiétant, les adversaires lisent de mieux en mieux le jeu de l’OM depuis plusieurs matchs. « Je suis trop à chaud pour livrer une analyse profonde, mais je pense qu’on a obtenu un point pour rester en haut du classement. C’est normal que les équipes se préparent mieux contre nous, on doit être meilleurs pour remporter le match. Ça va être intéressant jusqu’à la fin du championnat », a conclu Igor Tudor. Avec le retour des sifflets après ce match nul, contrairement à l’élimination en Coupe de France contre Annecy, l’entraîneur de l’OM et ses hommes ont de moins en moins de marge avec leurs supporteurs. Comme au classement, sur Lens, 3e à deux petits points.