OL – OM : « On est un peu sur un nuage »… Et si ce Lyon « low-cost » avait trouvé la formule gagnante cet été ?
Au Parc OL,
Même Juninho, Grégory Coupet et Sidney Govou n’avaient jamais connu un tel départ en fanfare avec l’OL. La stat révélée par le compte X Data OL est folle : le club lyonnais n’avait plus remporté ses trois premiers matchs dans l’élite… depuis 1981-1982 (4/4 alors) ! Or cet encourageant 3/3 se produit l’été où on s’y attendait le moins, entre la crispante incertitude de pouvoir repartir en Ligue 1, le recrutement « low-cost » pour être en phase avec les demandes de la DNCG, et enfin le départ plus ou moins forcé de Georges Mikautadze vers Villarreal.
Mais aucune de ces données anxiogènes ne semble pouvoir plomber la sérénité d’un groupe à la surprise générale sur les talons du PSG (coleader avec 9 points en trois journées, 5 buts inscrits et aucun encaissé). Même le drama imaginé autour du transfert de Mikautadze n’a donné lieu dimanche soir à aucune expression de rancœur de la part des ultras lyonnais ou de l’entourage du joueur.
« L’institution et le club passent avant tout »
Au contraire, l’international géorgien a eu droit à un touchant hommage de la part de ses coéquipiers et du virage nord après la victoire arrachée contre l’OM (1-0). Ayant pris le micro face aux supporteurs, l’ancien Messin a ainsi glissé, très ému : « Je vais partir de Lyon avec le cœur très lourd. Je voulais marquer mon histoire ici, mais voilà, le football c’est comme ça. Et l’institution et le club passent avant tout ».
Une chute qu’ont l’air de pleinement partager depuis cet été joueurs, staff et dirigeants. Adjoint de Paulo Fonseca, et entraîneur principal pendant les matchs jusqu’à la fin de suspension de l’ancien coach lillois, Jorge Maciel a livré son sentiment sur le sujet après l’Olympico.
« Ce début de saison peut être vu comme une surprise par tout le monde à l’extérieur du groupe mais ça n’est pas le cas pour nous par rapport à nos sensations depuis la reprise. Nous nous étions immédiatement focalisés sur une chose : être une équipe qui représente bien les valeurs de l’OL, peu importe où on allait être au mois d’août. C’est ce qu’on a mis dans la tête des joueurs, et depuis le premier jour, c’est comme ça qu’on rentre sur le terrain pour s’entraîner et pour préparer les matchs. On doit garder ça si on veut faire quelque chose. »
« L’équipe se bonifie semaine après semaine »
A l’image du dépassement de fonction de nombreux joueurs dimanche, dont Tanner Tessmann, Nicolas Tagliafico et Pavel Sulc sur l’unique but tardif (1-0, 88e), en l’absence d’un véritable avant-centre depuis le départ de Georges Mikautadze, cet OL montre des ressources insoupçonnées. « On est très fiers d’avoir pu gagner ce match, s’enthousiasme ainsi Corentin Tolisso. On a été patients, on n’a pas abandonné et on a été récompensés de nos efforts. »
Epanoui, le capitaine lyonnais poursuit : « On est un peu sur un nuage en ce moment. Il faut qu’on profite de ces beaux moments. Il s’est passé pas mal de choses cet été, on a un groupe un peu nouveau. Là, c’est sûr que ça fait mal de perdre un joueur comme Georges. Mais on fait confiance à la direction qui a fait un travail énorme durant tout l’été pour nous maintenir en Ligue 1 ».
Une direction notamment incarnée par le directeur technique Matthieu Louis-Jean, qui vise « la finalisation d’un ou deux joueurs offensifs » d’ici la clôture du marché des transferts ce lundi soir. Lui aussi souligne « l’état d’esprit incroyable » de l’OL version 2025-2026 : « Quelque chose s’est construit cet été. L’équipe se bonifie semaine après semaine, le coach fait un travail incroyable tactiquement comme sur ce match sans numéro 9. On travaille dans un contexte qui peut paraître compliqué mais l’équipe a répondu présent. Voilà, c’est ça l’OL ».
Niakhaté patron, Descamps plus qu’une doublure
Les signes positifs se multiplient, avec la métamorphose de Moussa Niakhaté en véritable patron défensif après une première saison très fébrile, l’éclosion inattendue de Khalis Merah (18 ans), l’intégration express des recrues, en premier lieu l’excellent ancien Red Tyler Morton dans l’entrejeu, ou encore l’hyperactivité face à l’OM d’un Abner Vinicius comme transcendé.

De même, initialement programmé pour quitter le club cet été, ou pour rester une claire doublure, Rémy Descamps vient d’enchaîner trois rencontres sans prendre le moindre but. Data OL indique même que l’ex-remplaçant de Lucas Perri a évité 3,10 buts sur ce début de saison, soit plus que tous les autres gardiens des cinq grands championnats européens jusque-là. Autant dire qu’il est en train de faire ce qu’il faut pour qu’une véritable concurrence existe avec la recrue Dominik Greif (ex-Majorque).
« C’était notre devoir envers la DNCG »
Matthieu Louis-Jean détaille comment le club a su rebondir après la tumultueuse ère Textor, tant face à la DNCG que sur sa politique de recrutement qui n’est plus parasitée d’en haut (coucou Marinakis). « On a dû travailler différemment, sur des marchés différents [comme la République tchèque avec les signatures de Sulc et Karabec], explique le directeur technique. On a travaillé sur la cohésion, l’état d’esprit et la mentalité. On voulait vraiment avoir un collectif fort après avoir perdu des individualités très fortes comme Rayan Cherki, Thiago Almada et Alex Lacazette. »
Et donc désormais aussi Georges Mikautadze, sans que la dynamique ne s’effrite pour le moment, à l’instar de cet Olympico qui a basculé du côté lyonnais à 11 contre 10, contrairement à la saison passée. « Ça n’est jamais simple de perdre un gros joueur comme Georges, qui était aussi apprécié, poursuit Matthieu Louis-Jean. Mais c’était notre devoir envers la DNCG, on avait acté le fait qu’un joueur pourrait encore partir. Il fallait que ça se passe. »
Notre dossier sur l’OL
Même la sortie sur blessure de Malick Fofana (cheville), en raison de l’énorme tacle de CJ Egan-Riley lui ayant valu un carton rouge (29e) n’alarmait en apparence personne au club dimanche soir. On ne sait pas jusqu’à quand l’OL surfera « sur son nuage » (laissons-nous guider par le « théorème » des Olympiques), mais ces trois dernières semaines dépassent déjà les attentes des supporteurs. Et voir Michele Kang conclure la soirée dans la tribune présidentielle en se lançant dans une choré de prime Las Ketchup, le tout pour réclamer le coup de sifflet final de François Letexier avant même la 90e minute de jeu, ça non plus, ça n’était pas dans notre bingo de rentrée de l’OL.

