France

Oise : Plainte pour non-assistance à personne en danger contre un gendarme après un féminicide

Une enquête pour « non-assistance à personne en danger » a été ouverte après une plainte de la famille d’une femme décédée en 2017, que son compagnon est soupçonné d’avoir frappée. La plainte vise notamment un ex-gendarme, intervenu au domicile du couple quelques jours avant le drame, a indiqué, mercredi, le parquet de Senlis, dans l’Oise. Cette enquête préliminaire concerne « l’ensemble des faits » et pas uniquement le gendarme visé dans la plainte, a précisé le procureur Loïc Abrial.

La victime, Bénédicte Belair, avait été retrouvée morte à son domicile le 4 avril 2017. Après divers rebondissements, son compagnon a finalement été mis en examen en janvier dernier pour violences aggravées à son encontre, entre janvier 2015 et avril 2017. Il a, en outre, été placé sous le statut de témoin assisté pour « meurtre ».

Aucune mesure de protection n’avait été mise en place

La plainte vise un ancien officier de police judiciaire de la gendarmerie de Pont-Sainte-Maxence, dans l’Oise, qui s’était rendu sur place le 25 mars 2017 pour un signalement de violences conjugales, sans qu’aucune mesure de protection n’ait été mise en place, a indiqué Sylvaine Grévin, la sœur de Bénédicte Belair. Selon une source proche du dossier, Bénédicte Belair « présentait ce jour-là une ecchymose sous l’œil », constatée par les gendarmes.

Son compagnon avait par ailleurs « déjà été condamné pour des violences conjugales ». Mais « aucune mise à l’abri, ni poursuite », n’avait été engagée, a-t-elle ajouté. Une dizaine de jours plus tard, lors du décès de Bénédicte Belair, le même gendarme, lui-même « condamné en 2012 pour violences conjugales », était intervenu dans l’enquête, a déploré Sylvaine Grévin.

L’enquête s’était dans un premier temps orientée vers la piste d’une chute, et avait été classée sans suite quatre mois après les faits. Les proches de Bénédicte Belair avaient ensuite porté plainte avec constitution de partie civile, obtenant ainsi l’ouverture d’une information judiciaire. Mais les prélèvements réalisés au domicile et sur le corps de la défunte avaient été détruits en octobre 2018 suite à une erreur administrative. L’Etat a été condamné en mai 2021 à verser 15.000 euros de dommages-intérêts à Sylvaine Grévin pour « faute lourde ».