France

Oise : Drones survolant la base militaire de Creil fin novembre.

Des drones ont survolé la base militaire de Creil, dans l’Oise, durant la nuit du 26 novembre, selon l’armée de l’Air et de l’Espace. Une enquête est en cours suite à la présence de ces drones, sans que la base n’ait subi de dégradation et qu’elle reste pleinement opérationnelle.


Des drones ont été observés survolant des installations de services de renseignement français. La base militaire de Creil, située dans l’Oise et hébergeant notamment des installations de la Direction du renseignement militaire (DRM), a été survolée par plusieurs drones à la fin novembre, selon des informations recueillies par l’AFP auprès de l’armée de l’Air et de l’Espace (AAE).

Une porte-parole de l’AAE a confirmé en partie une information de la revue *Air et Cosmos*, en précisant à l’AFP que « la présence de plusieurs drones est avérée » durant la nuit du 26 novembre au-dessus de cette base, qui abrite des installations techniques de la DRM, l’un des principaux services de renseignement français.

**Des tirs effectués contre les drones**

La source a également déclaré : « Tout lien avec des provocations étrangères est à ce stade prématuré. » Ces dernières semaines, plusieurs survols de drones au-dessus d’infrastructures critiques ont été rapportés en Europe, et certains responsables politiques ont accusé la Russie d’être impliquée dans ces actions de guerre hybride. Des survols de drones ont aussi été observés au-dessus de sites militaires en France.

Le 26 novembre, face à la présence confirmée des drones, les militaires chargés de la protection de la base de Creil ont utilisé des armes de calibre 12, à canon lisse et à faible portée, comme l’a rapporté *Air et Cosmos*, information qui a été confirmée par une source sécuritaire à l’AFP. L’AAE n’a cependant pas validé ces tirs. Un hélicoptère avec un équipage spécialisé dans la lutte antidrones a ensuite été envoyé sur place, mais les drones avaient disparu, selon l’AAE. *Air et Cosmos* a affirmé que six drones avaient été signalés simultanément, un chiffre qui n’a pas été confirmé.

**Une enquête en cours**

L’AAE a déclaré que cette base interarmées « sensible n’avait subi aucune dégradation et reste pleinement opérationnelle pour l’ensemble de ses missions », ajoutant qu’une plainte avait été déposée et qu’une enquête était en cours. C’est le deuxième site particulièrement sensible à être survolé par des drones en quelques jours, après la base de l’Île Longue en Bretagne, qui héberge les sous-marins de la dissuasion nucléaire française, la semaine dernière, sans qu’un lien puisse être établi avec la Russie.

La source sécuritaire a indiqué à l’AFP qu’il était encore trop tôt pour déterminer si ces survols étaient organisés ou s’il s’agissait d’un phénomène de mimétisme suite à la médiatisation de ces incidents.

**Risque d’emballement psychologique**

À Creil, les militaires ont suspecté la présence de drones au-dessus de la base durant les nuits des 28 et 30 novembre, mais « les conditions météo (nuit, brouillard épais, plafond bas) n’étaient pas propices à une levée de doute irréfutable », a précisé l’AAE, soulignant la proximité de l’aéroport de Roissy et la présence d’avions de ligne.

Plusieurs sources militaires ou sécuritaires interrogées par l’AFP ces dernières semaines ont mis en avant le risque d’emballement psychologique concernant les signalements de drones en Europe, notant la grande difficulté d’identifier un drone dans le ciel nocturne pour un témoin dépourvu d’équipements de détection spécifiques.