France

Nouveau Premier ministre : La « plateforme » commune souhaitée par Emmanuel Macron est-elle déjà mort-née ?

Une fois encore, Emmanuel Macron se retrouve dos au mur. Après la censure du gouvernement Barnier la semaine passée, le chef de l’Etat tente de reprendre la main. Il a invité l’ensemble des forces politiques (sauf le RN, et LFI qui a refusé) ce mardi à l’Elysée dans l’espoir de pouvoir nommer au plus vite un Premier ministre. Le président de la République souhaitait la mise en place d’une « plateforme programmatique » afin de former un gouvernement « d’intérêt général » qui échapperait à la censure. Une initiative d’ores et déjà tuée dans l’œuf par les oppositions ?

« On ne souhaite pas de plateforme commune »

Dans les couloirs de l’Assemblée, ce mardi, il n’y avait pas grand monde pour croire à cette initiative. « Franchement, on n’attend rien de cette rencontre… », soupire d’avance un macroniste à la mi-journée. Erwan Balanant, député MoDem, préfère s’adresser à la gauche. « Je rappelle que personne n’a gagné les élections. Les Français nous demandent de nous entendre. Ça ne marchera que si on a un gouvernement équilibré. S’il penche trop vers la gauche, ce sera aussi la censure », prévient-il.

Mais avant même le début du grand raout à l’Elysée, la gauche rappelle ses lignes rouges. « Nous y allons avec la volonté ferme que le président nomme le Nouveau front populaire au gouvernement. Il n’y a pas de compromission possible avec la droite et les macronistes », assure Benjamin Lucas, député et porte-parole du groupe écologiste à l’Assemblée. « Nous y allons pour dire les choses clairement. En aucun cas nous ne participerons à une plateforme programmatique », ajoute sa collègue écologiste Léa Balage El Mariky. Même propos du côté du Parti socialiste. « On ne souhaite pas de plateforme commune, car nous ne sommes pas là pour faire un programme avec Emmanuel Macron. On souhaite faire émerger des consensus autour d’un Premier ministre de gauche », pousse Arthur Delaporte, porte-parole du groupe PS.

Rien de neuf à la sortie

Peu avant 17 heures, à l’issue de près de trois heures d’échanges à l’Elysée, ces lignes n’ont pas bougé. La plateforme commune envisagée par le chef de l’Etat est balayée par la gauche, mais aussi par Laurent Wauquiez : « Nous ne croyons pas à la possibilité de discuter un contrat de gouvernement avec des gens qui ne partagent pas la même vision sur ce qu’il faut faire pour la France », affirme le patron de la droite en sortant de la réunion.

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Laurent Wauquiez laisse toutefois entendre que sa famille politique serait prête à envisager un accord de non-censure. Une hypothèse également évoquée à gauche.. à la condition qu’un des leurs soit nommé à Matignon. En échange d’une non-censure, Olivier Faure propose que le futur Premier ministre renonce à l’usage du 49.3 pour laisser le pouvoir aux parlementaires. Au final, malgré une énième journée de tractations, rien n’a donc changé ? « C’est au président qu’il faut poser la question », balaye Laurent Wauquiez avant de filer. Le chef de l’Etat a prévenu ses invités qu’il nommerait un successeur à Michel Barnier dans les « 48 heures ».