Nouveau Premier ministre : Cinq phrases du discours de François Bayrou à retenir lors de la passation de pouvoir
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François Bayrou, le nouveau Premier ministre avait prévenu que son discours d’introduction ne serait pas trop long, et c’est une première parole plutôt tenue. Seulement dix minutes, on a vu pire.
Dans ce laps de temps, on a retenu cinq phrases comme indices de sa future politique générale.
« Nul plus que moi ne connaît la difficulté de la situation budgétaire »
Et pour le Premier ministre, la dette, ce n’est pas qu’une question financière (il fallait y penser). Mais aussi « une question morale, c’est ce qu’on laisse à nos enfants. » Difficile de toute façon d’éviter cette question, tant Michel Barnier, Premier ministre déchu et qui s’exprimait en premier, avait rappelé que « le déficit n’a pas disparu comme par enchantement » et « on aurait tort de l’oublier », de même que « la dette qui l’accompagne, faute de quoi ils se rappelleront brutalement à nous ». Merci pour les encouragements !
« Je n’ignore rien de l’Himalaya qui se dresse devant nous, des difficultés de toute nature »
Le Premier ministre a voulu adopter un ton lourd d’entrée et de la gravité. Dans ce contexte, « ma ligne de conduite sera de ne rien cacher, de ne rien négliger et de ne rien laisser de côté », a-t-il ajouté, appelant à « affronter la situation les yeux ouverts, sans timidité ».
L’heure est grave et le ton solennel, vous l’aurez compris.
« Combattre » le « mur de verre qui s’est construit entre les citoyens et le pouvoir ».
L’une des « obsessions » du nouveau Premier ministre sera de retisser un lien de confiance entre les politiques et les citoyens. Rappelons tout de même que lui-même a encore une affaire judiciaire en cours non résolu.
Lutter contre « l’idée » fataliste d’un « destin dont on n’était plus maître et dans lequel on n’avait aucune chance de progression ».
Classique idée à Matignon du « Quand on veut, on peut » et de l’éloge de la méritocratie. Michel Barnier avait, déjà en septembre, évoquait « les gens d’en bas ». Avec évidemment supplément sur le passage intime sur son propre milieu. Dans le cas de Bayrou, « de milieux sociaux et de villages qui n’ont pas la chance d’être protégés, favorisés ». Ce fils d’agriculteur a dit se faire « un devoir sacré » de « rendre des chances à ceux qui n’en ont pas ».
« A mon tour, essayer de servir cette réconciliation nécessaire »
Selon le Premier ministre « le seul chemin possible vers le succès », citant sa figure historique préférée, Henri IV, lui aussi gros pacificateur et sur lequel François Bayrou a beaucoup écrit. Et ça tombe bien, c’était son anniversaire aujourd’hui. Comme quoi.