France

Notre-Dame de Bétharram : Une lettre prouve que Bayrou avait été averti personnellement

De nouvelles révélations du site Mediapart ont été publiées dans la soirée de mardi. Elles apportent encore un peu plus de poids à l’argumentaire selon lequel François Bayrou était personnellement au courant des affaires de violences et de violences sexuelles dont les élèves de l’établissement Notre-Dame de Bétharram ont été victimes pendant plusieurs décennies. Le premier ministre, qui a eu ses enfants scolarisés dans cet établissement catholique, s’en est pourtant vivement défendu devant l’Assemblée Nationale.

Un courrier adressé en mars 2024 par une victime

Le média met en avant un courrier adressé à François Bayrou par un septuagénaire, victime reconnue de l’affaire Bétharram par l’Eglise, en date de mars 2024. Pour rappel, l’affaire a éclaté au grand jour en février 2024.

Il a écrit le 16 mars au maire de Pau, qui a aussi eu plusieurs mandats locaux comme celui de président du conseil général, pour dénoncer son silence sur l’affaire. Le septuagénaire raconte son calvaire par le menu, des attouchements et des viols commis entre 1957 et 1961. L’accusé de réception du courrier prouve que la lettre a été remise le 20 mars 2024. Cette victime n’a pourtant jamais eu de réponse du maire de Pau. Les équipes de Matignon n’ont pas donné suite aux sollicitations de Mediapart sur les raisons d’un tel silence.

Le PS demande de « faire toute la lumière »

Avisé des nouveaux éléments publiés, le parti socialiste demande au premier ministre « de confirmer ou d’infirmer clairement ses propos pour contribuer à faire toute la lumière sur cette affaire dramatique », selon l’AFP.

« Je récuse les polémiques artificielles sur ce sujet », a déclaré le Premier ministre devant l’Assemblée nationale ce mercredi après-midi, en réponse au député écologiste Arnaud Bonnet, qui lui demandait de démissionner. « Jamais je n’ai été, à cette époque, averti en quoi que ce soit, […] des faits qui ont donné lieu à des plaintes ou à des signalements », a redit le chef du gouvernement, qui avait déjà assuré mardi n’avoir « jamais été informé » par le passé de ces agressions.

Toutes nos infos sur l’affaire Bétharram

Dans de précédentes révélations, Mediapart a affirmé que le Premier ministre avait connaissance, dès la fin des années 1990, d’accusations d’agressions sexuelles, or il a été ministre de l’Éducation nationale entre 1993 et 1997.