Nord : Un couple condamné pour les viols des enfants de la famille

La cour criminelle du Nord a rendu son verdict jeudi à Douai dans une affaire particulièrement sordide de violences sexuelles intrafamiliales. Un homme a été condamné à 16 ans de réclusion criminelle et sa compagne à 14 ans de prison pour une série de viols et d’agressions sexuelles commis sur leurs enfants et beaux-enfants.

Les faits concernent sept mineurs au total : trois enfants issus de leur union (deux garçons et une fille) et quatre enfants (deux garçons et deux filles) que la mère avait eus d’une précédente relation. Le couple a été reconnu coupable de l’ensemble des accusations, à l’exception de la corruption de mineurs pour les deux plus jeunes victimes.

Une première condamnation en 2018

L’affaire a éclaté suite à un signalement scolaire, après qu’un des enfants soit arrivé en classe avec des traces de coups. Cette alerte a conduit au placement de la fratrie et à une première condamnation du couple en 2018 pour violences : le père écopant de 12 mois de prison dont huit avec sursis, la mère de quatre mois avec sursis.

C’est le placement des enfants qui a déclenché les révélations plus graves. Un des fils de la mère, issu de sa première union, a alors dénoncé des actes d’une extrême gravité. « Une nuit, alors qu’il avait 12 ou 13 ans, son beau-père l’a réveillé pour lui apprendre à se masturber […] puis la monstruosité est montée d’étage en étage », a rapporté Me Jean-Benoît Moreau, avocat des six plus jeunes enfants.

Aveux de la mère, déni du père

L’enquête a révélé que l’accusé avait contraint l’adolescent à avoir des relations sexuelles avec sa propre mère et ses sœurs. Aujourd’hui âgé de 25 ans, ce fils « a un sentiment de culpabilité énorme », selon Me Jean-Benoît Moreau Moreau. Son frère, maintenant âgé de 18 ans, a aussi témoigné avoir été forcé à des attouchements sur ses demi-frères. Lors du procès, la mère a fait des « aveux complets » et « s’est excusée du mal qu’elle leur a fait », selon son avocate Me Aurélie Baron, tandis que son compagnon est resté « dans le déni ».

Nos informations sur les agressions sexuelles

Les avocats ont par ailleurs pointé « un grand absent » à l’audience : un voisin mentionné dans la procédure mais non poursuivi à ce stade. Les enfants l’accusent également de viols et d’agressions sexuelles. Selon Me Jean-Benoît Moreau Moreau, le parquet s’est engagé à « envisager très rapidement une garde à vue » de cet individu.