France

Nord : Les pompiers débordés par des interventions hors de leur champ d’action ?

Au lendemain des manifestants contre la réforme des retraites, c’était au tour des pompiers du Nord de descendre dans la rue, ce jeudi, à Lille. Selon les syndicats, la direction du Sdis pointe du doigt au moins 30.000 interventions qui n’incomberaient pas aux pompiers pour expliquer la surcharge de travail. Inadmissible pour les syndicats qui, eux, réclament des recrutements en nombre pour assurer toutes leurs missions.

Selon la CGT Sdis 59, la « situation actuelle de sous-effectif impacte directement la sécurité de la population ainsi que celle des sapeurs-pompiers ». Toujours selon le syndicat, ce ne sont pas moins de 300 sapeurs pompiers professionnels qu’il faudrait recruter pour assurer convenablement les missions quotidiennes.

« On se réserve le droit de faire de nouvelles actions, de plus en plus fortes »

Depuis le mois de janvier, les habitants du Nord voient régulièrement passer des camions de pompier couverts de slogans « en grève ». Et, ce jeudi, il s’agissait de mettre un peu plus la pression sur leur direction en raison d’une importante échéance qui se dessine : l’examen du budget primitif 2023 du département qui interviendra lundi et mardi. « C’est une fin de recevoir que nous avons reçu de la part de notre président, Jacques Houssin », déplore un syndicaliste. Pire, « il essaye de mettre le doigt sur ces interventions qui ne nous incomberaient pas, comme de relever les personnes âgées tombées chez elles, ou intervenir pour des personnes en détresse bloquées dans un ascenseur », poursuit-il.

Ces quelque 30.000 d’interventions supplémentaires chaque année serait donc le cœur du problème. « Nous, c’est notre métier, on est payés pour ça, ne pas le faire est inadmissible », insiste le syndicaliste. 

De son côté, le président du Sdis a annoncé ce jeudi le recrutement de 25 pompiers professionnels en 2023 sans augmentation du budget. Un Sdis qui a par ailleurs confirmé que son président « travaillait également à un plan d’embauches sur cinq ans », sans préciser ce que cela signifiait en termes d’effectifs. Cela reste loin des 300 embauches réclamées tout de suite par les syndicats : « Si nous ne sommes pas entendus, on se réserve le droit de faire de nouvelles actions, de plus en plus fortes », insiste la CGT.