France

Nîmes : Comment la ville veut obtenir le label Unesco

Est-ce que ce sera la bonne ? Recalé en 2018, Nîmes présente de nouveau sa candidature à l‘Unesco (Organisation des Nations unies pour l’éducation, la science et la culture). Cinq ans plus tôt, la cité romaine avait tenté de mettre en valeur son patrimoine exceptionnel, en vain. Les arènes, la maison carrée, la tour Magne, les jardins de la Fontaine… Ces monuments n’avaient pas touché les membres de l’Unesco. Le conseil international des monuments et des sites avait remis en cause « la valeur universelle exceptionnelle » des monuments présents dans la ville.

L’édification du très moderne musée de la romanité face aux arènes avait également été pointée du doigt. Malgré ces avertissements de ce rapport clé pour l’Unesco, la préfecture du Gard avait été au bout de sa candidature… pour un échec annoncé. Après avoir raté le train au début des années 1980, quand Arles, le Pont du Gard ou encore le palais des Papes d’Avignon avaient été labellisés, Nîmes court après le temps perdu. Les données, depuis, ont changé. Afin de rééquilibrer l’origine géographique des sites, l’Unesco est beaucoup plus pointilleuse quant aux candidatures européennes.

Changement de stratégie après l’échec de 2018

Après son échec de 2018, la ville a revu sa copie en la recentrant sur son bâtiment peut-être le plus exceptionnel : la maison carrée, un temple du premier siècle après Jésus-Christ. « Comme l’ensemble des Nîmois, je crois en [sa] valeur exceptionnelle, évoque Mary Bourgade, adjointe déléguée à l’inscription l’Unesco et au patrimoine antique. C’est l’un de nos plus beaux monuments, son état de conservation remarquable en fait l’un des chefs-d’œuvre architecturaux romains parmi les plus admirables du monde »,

Cette nouvelle candidature, déposée en janvier 2022, connaît désormais son calendrier. Réuni à Paris en début de semaine, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a décidé que sa prochaine session élargie se déroulera du 10 au 25 septembre à Riyad, en Arabie saoudite. A cette occasion, il se prononcera sur le dossier nîmois. « Le compte à rebours est lancé », prévient le maire, Jean-Paul Fournier (LR).

« Un symbole de coexistence pacifique »

« Cette maison carrée est très impressionnante dans son architecture, sa restauration, son ouverture, sa présence à la ville et au public, souligne Véronique Roger-Lacan, ambassadrice de France auprès de l’Unesco. Nîmes est un symbole de la pax romana, un empire qui faisait coexister des nations entre elles. La coexistence pacifique et la non-agression entre les Etats c’est ce que l’Unesco et l’ONU tentent de faire comprendre à la planète ».