France

Nicolas Sarkozy condamné : deux enquêtes pour menaces de mort contre la présidente du tribunal

Le parquet de Paris a ouvert deux enquêtes à la suite de « messages menaçants » visant la présidente du tribunal correctionnel, qui a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison. Selon le parquet, les « menaces de mort à l’encontre des personnes dépositaires de l’autorité publique » font « encourir une peine de cinq ans d’emprisonnement ».

Suite aux menaces, des enquêtes sont ouvertes. Le parquet de Paris a initié, vendredi soir, deux enquêtes après des « messages menaçants » ciblant la présidente du tribunal correctionnel qui a condamné Nicolas Sarkozy à cinq ans de prison, avec incarcération imminente. Selon Aurélien Martini, secrétaire général adjoint de l’Union syndicale des magistrats, la magistrate reçoit des menaces de mort et d’agression violente sur les réseaux sociaux, où sa photo est diffusée. « On est attentifs et inquiets », a-t-il affirmé.

Dans l’après-midi, l’USM a annoncé avoir signalé ces menaces à la justice. Les investigations ont été confiées au Pôle national de lutte contre la haine en ligne, a précisé le parquet de Paris, sans fournir plus de détails sur les deux enquêtes « distinctes » ouvertes.

Risques de peines de prison

Le parquet souligne que les « menaces de mort à l’encontre des personnes dépositaires de l’autorité publique » encourent « une peine de cinq ans d’emprisonnement ». Le cyberharcèlement – défini comme des « propos ou comportements répétés, par une ou plusieurs personnes, ayant pour objet ou effet une dégradation des conditions de vie » – est passible de deux ans d’emprisonnement et 30.000 euros d’amende, rappelle le ministère public.

Divulguer des informations personnelles permettant « d’identifier ou localiser une personne dépositaire de l’autorité publique et l’exposant à un risque d’atteinte à sa personne ou à ses biens » est une infraction punie de cinq ans d’emprisonnement et de 75.000 euros, précise également le parquet.

Attaques politiques

Le parquet insiste sur le fait qu’il est fondamental, dans toute société démocratique, que le débat judiciaire soit encadré par la procédure pénale. « L’appel est la voie légitime pour contester une décision de justice. Par ailleurs, la liberté de parole, y compris en ligne, a pour limite la mise en danger des personnes », conclut le parquet.

Le tribunal correctionnel de Paris a condamné, jeudi, Nicolas Sarkozy à cinq ans d’emprisonnement avec incarcération prochaine pour avoir « laissé ses plus proches » démarcher la Libye de Mouammar Kadhafi afin de financer sa campagne victorieuse de 2007, une peine jugée sévère par l’ancien président qui la considère comme le résultat d’une « haine » à son égard. Le Syndicat de la magistrature (SM) a dénoncé les attaques provenant « d’une partie de la classe politique », qui estime que la condamnation de l’ancien président est le résultat d’un « acharnement », voire d’une « vengeance » de la part de la justice.

Des précédents en 2025

Deux enquêtes similaires ont déjà été ouvertes cette année suite à des menaces visant les magistrats du tribunal correctionnel de Paris, qui avaient condamné Marine Le Pen à cinq ans d’inéligibilité, avec effet immédiat.

En avril, le tribunal correctionnel de Bobigny a condamné à huit mois de prison avec sursis un internaute de 76 ans pour outrage et provocation au meurtre pour un message en ligne dirigé contre la présidente du tribunal lors du procès du Rassemblement national (RN) et de Marine Le Pen.