France

Nice : Le BEA confirme l’erreur du pilote sur le crash évité.

Un mois après la catastrophe aérienne évitée à l’aéroport de Nice, le rapport préliminaire du BEA suggère une erreur humaine, confirmant les témoignages des passagers concernant le vol Nouvelair. La tour de contrôle a demandé au pilote de Nouvelair de se poser sur la piste d’atterrissage (04L) à cinq reprises entre 21h21 et 21h32, 18 secondes avant que l’Airbus ne frôle celui d’EasyJet sur la piste de décollage (04R).


Un mois après l’évitement d’une catastrophe aérienne à l’aéroport de Nice, le rapport préliminaire du BEA (Bureau d’enquêtes et d’analyses pour la sécurité de l’aviation civile) met en lumière l’hypothèse d’une erreur humaine. Ce rapport confirme les témoignages des passagers ainsi que les premiers éléments qui ont suscité des soupçons concernant une confusion de piste de la part du pilote du vol Nouvelair.

Le 21 septembre, l’Airbus A320 de la compagnie tunisienne, qui arrivait de Tunis, a frôlé un autre Airbus A320 d’EasyJet qui s’apprêtait à décoller vers Nantes. À seulement trois mètres près, une collision aurait pu se produire. L’Airbus d’EasyJet était positionné sur la piste de décollage (04R), tandis que la piste d’atterrissage (04L) se trouve au nord de l’aéroport. Malgré cela, l’avion de Nouvelair s’est presque posé sur la piste de décollage, évitant une catastrophe à quelques dixièmes de seconde près ; 358 personnes étaient à bord des deux appareils.

Les échanges audio publiés par le BEA montrent que la tour de contrôle a recommandé au pilote de Nouvelair de se poser sur la bonne piste (04L) à cinq reprises entre 21h21 et 21h32:05. Cela s’est produit 18 secondes avant que l’Airbus de Nouvelair ne frôle celui d’EasyJet sur la piste de décollage (04R).

À l’aéroport de Nice, les pistes d’atterrissage et de décollage ont des configurations particulières. Pour « diminuer l’impact des nuisances sonores des vols au départ sur les zones urbanisées », leur orientation est inversée par rapport aux pratiques habituelles. « En raison des contraintes environnementales », le système d’éclairage y est adapté. « De nuit, la luminosité des balisages de la piste 04R est bien plus importante que celle de la piste 04L », indique le BEA.

Ce soir-là, les conditions météorologiques étaient défavorables, avec une visibilité réduite. « Le temps était perturbé entre Cannes et Antibes », note le BEA. L’aéroport de Nice – Côte d’Azur présente diverses caractéristiques topographiques, climatiques et environnementales qui influencent les procédures et méthodes d’exploitation. « Quatre procédures d’approche pour la piste 04L existent », selon le BEA. Celle choisie par le pilote de Nouvelair était appropriée au contexte météorologique. Au préalable, deux avions, l’un de Tunisair (atterrissage à 21h19) et l’autre de Lufthansa (atterrissage à 21h27), avaient utilisé la même procédure.

L’enquête est à ses débuts. Le BEA indique aussi avoir « pris connaissance d’autres événements au cours desquels des équipages auraient confondu les pistes 04L et 04R ainsi que les pistes 22R et 22L. L’analyse de ces cas passés est en cours. Les premiers éléments semblent montrer que la différence de perception de la luminosité entre les deux pistes pourrait contribuer à ce type de confusion. »