FranceSport

N’en déplaise à Blanc, l’OL refuse de voir une qualif européenne « râpée »

Au Parc OL,

Il a fallu plus d’un an, de février 2022 à avril 2023, pour voir l’Olympique Lyonnais être capable d’enfin remporter un match après avoir été mené au score. Depuis la fin de cette série noire contre Rennes (de 0-1 à 3-1), les hommes de Laurent Blanc ont réussi cette performance à cinq reprises (lors des sept dernières journées), à l’image de ce succès avec caractère, vendredi face à Monaco (3-1). Ce n’est pas anodin, soufflerait Bruno Cheyrou. « L’état d’esprit a changé », commente pour sa part l’entraîneur lyonnais, qu’on ne peut pas rendre responsable de transcender son groupe par son discours public, en plein sprint final pour la dernière place qualificative pour une Coupe d’Europe.

Dimanche dernier, juste après un énième coup d’arrêt à Clermont (2-1), l’ancien coach du PSG a ainsi glissé froidement « Pour l’Europe, c’est râpé ». Une posture étonnante, alors qu’il restait encore trois journées à disputer. Six jours plus tard, l’OL (7e) ne se retrouve ainsi plus qu’à un point de la cinquième place synonyme de Ligue Europa Conférence, occupée par un Losc qui défie qui plus est l’OM ce samedi (21 heures). Autant dire que si les Lyonnais font le plein contre Reims et à Nice, ils peuvent légitimement espérer gratter un sésame européen.

« Les mots du coach nous ont piqués »

Après sa sortie médiatique à chaud et remplie de frustration, à la suite d’un sacré couac à Gabriel-Montpied, on s’attendait à une posture plus fédératrice/conquérante de Lolo White, mercredi en conférence de presse. Mais il n’en a rien été : « L’entraîneur a le droit d’avoir une liberté de pensée et ça n’engage que moi. Maintenant, si mes joueurs ne sont pas d’accord avec moi, qu’ils me donnent tort, et je serais très heureux d’avoir tort ». A-t-on là face à nous une stratégie de com préhistorique pour tenter d’ôter de la pression à son groupe, ou Laurent Blanc est-il le 832e coach français à snober une « petite » Coupe d’Europe dans l’histoire ?

Difficile d’être certain de la réponse, mais vendredi, son coaching autrement plus ambitieux/cohérent qu’à Clermont (pas de Sarr, Aouar, Dembélé, une défense à quatre et non à cinq) suggère qu’il ne compte pas balancer les dernières chances d’entrer dans le Top 5 de la Ligue 1 sur le gong. Et finalement, comment les joueurs perçoivent-ils ce manque de clarté en apparence de leur entraîneur, dans une période où l’éviction de Jean-Michel Aulas constitue déjà un sacré choc ?

Quand on perd notre match la semaine dernière, ses mots étaient assez justes, confie Maxence Caqueret, auteur du premier but de sa carrière au Parc OL contre l’AS Monaco (2-1, 57e). Mais on a par contre su montrer aujourd’hui qu’on était capables de faire beaucoup mieux, et de pouvoir encore espérer une place européenne. Bien sûr que les mots du coach nous ont piqués. On sait que ça va être compliqué vu qu’on n’a plus les cartes entre nos mains. Mais il reste deux matchs et on croit qu’on peut encore accrocher cette Coupe d’Europe à la fin. »

« Supporter l’équipe, c’est quand on en a besoin »

C’est qu’il est chaud pour un barrage estival à Vaduz, Czestochowa ou Viborg, le Max. « Ce soir, tous les joueurs avaient cette hargne, cette envie d’égaliser et de gagner le match », poursuit avec fierté le milieu lyonnais. Son coéquipier Rayan Cherki est sur la même ligne : « On est là pour prouver à l’entraîneur qu’il a tort. On va tout faire pour aller accrocher cette quatrième voire cinquième place ». Bon Rayan, on a du mal à imaginer Monaco (6 points devant l’OL), le Losc et le Stade Rennais s’écrouler à ce point et carrément libérer la Ligue Europa aux Lyonnais.

Il faut dire que l’international Espoirs, parfois on fire face à l’ASM, entre une roulette dévastatrice et son superbe but, a reconnu vendredi « laisser les maths de côté », pour se consacrer à l’essentiel : « C’est clair qu’avec Maxence et Coco Tolisso, on a pris énormément de plaisir ce soir dans nos mouvements, nos passes, nos jeux combinés ». Et le Parc OL, très bien garni (53.980 spectateurs) pour un match placé sur un long week-end férié et avec un enjeu sportif relatif, a joué un rôle clé. « Les supporteurs nous galvanisent, ils nous aident beaucoup dans des matchs comme ça », a savouré Saël Kumbedi sur OL Play.

Là aussi, le son de cloche de Laurent Blanc s’est révélé étrangement discordant, au micro de Prime Video. « Les supporteurs sont là pour supporter l’équipe, a rappelé celui-ci. Mais supporter l’équipe, c’est quand on en a besoin. Quand il y a 3-1, ce n’est pas fantastique. Donc bon… On a fait abstraction de ça. » Pas certain que le virage nord, qui a agacé le technicien en scandant « Mouillez le maillot » dès l’ouverture du score sur penalty de Wissam Ben Yedder (0-1, 2e), fasse abstraction de ce (nouveau) tacle de Lolo White en direction des supporteurs. Il voudrait se mettre tous les suiveurs de l’OL à dos qu’il ne s’y prendrait pas autrement, malgré une soirée globalement good vibes à Décines. Vous l’aurez compris, se rapprocher (légèrement) de la première Ligue Europa Conférence de l’histoire du club ne semble pas enthousiasmer outre mesure l’ancien taulier des Bleus.