France

Nantes : Après mille ans dans la même famille, le château de Goulaine a changé de main

Ce n’est pas le plus connu des châteaux de la Loire mais il compte, sans conteste, parmi les plus précieux de la région nantaise. Situé sur la commune de Haute-Goulaine (Loire-Atlantique), au sud-est de Nantes, le château de Goulaine a appartenu pendant environ mille ans à la famille du même nom. Du moins jusqu’au 21 décembre dernier. La forteresse en tuffeau, son mobilier d’époque, ses objets d’art et ses jardins viennent en effet d’être vendus à Hervé Lecesne, un riche industriel parisien, président de Nactis, groupe spécialisé dans les ingrédients aromatiques. Le montant de la transaction reste « confidentiel » mais le prix initial était fixé à 4,5 millions d’euros.

« On est tombé amoureux de ce château qui a toutes les caractéristiques qu’on recherchait. C’est un très beau bâtiment, très bien entretenu, proche de Nantes, avec une histoire très intéressante et une dimension culturelle. On le connaissait déjà un peu à l’époque où il hébergeait le musée LU », raconte Hervé Lecesne, 72 ans, déjà possesseur d’un château en Normandie et d’un hôtel particulier en centre-ville de Nantes.

Le retour de la volière à papillons ?

L’homme d’affaires, qui continuera d’habiter à Paris, cherchait un « lieu magnifique pour développer une activité de rencontres, de soutien aux artistes locaux ». Il entend donc continuer d’investir dans la « rénovation » du château et accroître son ouverture au grand public afin de le « faire connaître davantage », notamment des « jeunes ».

La cour du château de Goulaine, à Haute-Goulaine.
La cour du château de Goulaine, à Haute-Goulaine. – Château de Goulaine

Parmi ses projets : celui d’augmenter le nombre de jours de visites, de développer l’accueil d’événements, et de rouvrir la fameuse volière à papillons tropicaux, fermée en 2014 après trente années d’activité. « Elle était très appréciée du grand public. Beaucoup en parlent encore. Les installations sont toujours là. Il faudrait les remettre en état, bien sûr, mais c’est possible », indique le nouveau propriétaire. Une offre de restauration est également à l’étude. Mais « pas d’hôtellerie ». Quant à la communication, elle sera renforcée avec un « nouveau site Internet » et un « guide touristique ».

« On est la génération qui a vendu le château »

Pour Christophe de Goulaine, ancien copropriétaire et gestionnaire du site, la perspective est rassurante. « C’est un acquéreur qui va garder le château ouvert, l’entretenir, développer le projet. Ça va dans le bon sens. On ne voulait pas vendre à quelqu’un qui l’aurait privatisé. » Le fils cadet du marquis Robert de Goulaine va d’ailleurs accompagner Hervé Lecesne pendant une période transitoire. Le château avait été mis en vente huit ans plus tôt en raison d’un désaccord familial et du coût d’entretien élevé d’une telle bâtisse classée monument historique. « Trente générations de Goulaine se sont succédé dans cette propriété. On est celle qui a vendu le château. C’est une page qui se tourne. Ça n’a pas été facile de trouver un acquéreur pour ce type de bien. Mais je pense qu’on a réussi à trouver quelqu’un qui va le préserver », confie Christophe de Goulaine.

Hervé Lecesne, qui dit avoir déjà visité une quinzaine de fois le château, essaiera de venir « le plus souvent possible » à Haute-Goulaine. Il y sera d’ailleurs le week-end prochain pour rencontrer l’association des amis du château. La réouverture du site au public est envisagée aux vacances de Pâques.

Erigé au XIIe siècle, classé monument historique en 1913, le château de Goulaine abrite, notamment, une chambre qui aurait hébergé le roi Louis XIV lors de sa venue à Nantes en 1661.