France

Nancy : Un homme condamné à 18 mois avec sursis pour avoir voulu abandonner son enfant en forêt

Ce qui devait être une punition « éducative » a failli virer au drame. Un père de famille de 44 ans a été condamné lundi à 18 mois de prison avec sursis pour avoir laissé son fils de six ans sur un chemin isolé le soir d’Halloween, avant de le traîner involontairement sur plusieurs dizaines de mètres avec son véhicule à Liverdun, près de Nancy. Le tribunal correctionnel de Nancy a requalifié les faits en « blessures involontaires », alors que le prévenu était initialement poursuivi pour « violences sur mineur de moins de 15 ans par ascendant ».

Le 31 octobre au soir, l’homme avait emmené son fils dans l’utilitaire de l’entreprise où il travaille. Voulant le punir pour un comportement jugé déplacé au centre aéré, il avait décidé de l’effrayer en faisant semblant de l’abandonner sur un chemin forestier. Mais la mise en scène a tourné à l’horreur : l’enfant, affolé, avait tenté de s’agripper à la portière. Le père avec redémarré sans le voir, le traînant sur une centaine de mètres.

« On n’est pas un père ! »

Gravement blessé, le garçon a été conduit aux urgences par son père. Mais ce sont les médecins qui ont alerté la police. « Face aux quatre pages de certificat médical et aux explications peu convaincantes du père », a rappelé la substitut du procureur Natacha Collot à l’audience du 17 mars. Le diagnostic était accablant : œil au beurre noir, visage tuméfié, trois plaies au crâne – dont une laissant apparaître l’os –, lèvres éclatées et une large blessure au talon.

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« Quand on commet ce genre de faits, on n’est pas un père ! » s’est indignée la représentante du ministère public, qui avait requis trois ans d’emprisonnement, dont un an ferme, ainsi que le retrait de l’autorité parentale. A la barre, le quadragénaire exprime son trouble. « Je n’arrive pas à me remémorer complètement la scène. Je regrette beaucoup ce qui s’est passé. » La mère de l’enfant, dont il est séparé, confie que son fils reste traumatisé, des mois après les faits.