Municipales 2026 à Strasbourg : Vetter y va, quid de Barseghian, Jakubowicz et Trautmann… Le flou à un an du scrutin

Le compte à rebours est lancé. A Strasbourg comme ailleurs, les élections municipales auront lieu en mars prochain. Avec quels candidats ? Pour l’heure, les habitants de la capitale alsacienne ne connaissent l’identité que de deux d’entre eux. Virginie Joron (Rassemblement national) l’avait annoncé dès le dernier scrutin européen quand Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) vient juste de se déclarer. Ils ne seront évidemment pas seuls… Petit tour de table.
Jeanne Barseghian vers un deuxième mandat ?
L’écologiste élue en 2020 n’a encore rien dit de ses intentions. « C’est normal qu’un maire sortant se déclare très tard », estime l’un de ses principaux opposants, Pierre Jakubowicz (Horizons). « Mais il n’y a pas trop de doute, elle va y retourner », ajoute-t-il, convaincu que Jeanne Barseghian briguera un nouveau mandat.
Le politologue Philippe Breton en est moins sûr. « Je ne sais pas encore. Elle a mené une politique peu populaire avec tous les éléments de l’écologie punitive et n’arrive pas à sortir de cette image. » Elle semble en tout cas la seule personnalité à même de porter son mouvement. L’ex-grande figure verte de la ville, Alain Jund, s’est mis en retrait et l’actuel premier adjoint, Syamak Agha Babaei, reste aussi plutôt dans l’ombre.
Une gauche divisée ou unie… avec Trautmann ?
Non, son nom ne ressort pas de nulle part. Catherine Trautmann reste encore aujourd’hui une personnalité politique incontournable à Strasbourg. A 74 ans, elle pourrait bien se laisser tenter par un quatrième mandat, après ceux de 1989 à 1997 puis de 2000 à 2001. Entre-temps, elle avait rejoint le gouvernement Jospin en tant que ministre de la Culture et de la Communication. La socialiste s’était aussi hissée au deuxième tour en 2020. Et cette fois alors, va-t-elle repartir pour un tour ? « Pour l’instant, je conduis un travail pour nourrir un projet. J’annoncerai ma décision plus tard », répond-elle à 20 Minutes, sans donner de date. « C’est la candidate la plus connue », analyse Philippe Breton. « Elle n’avait pas laissé de bons souvenirs dans l’immédiat mais les Strasbourgeois ont un peu oublié tout ça. Elle reste celle qui a modernisé la ville, fait le tram… Elle a aussi l’avantage d’être la moins clivante parmi ses adversaires. »
Reste qu’une autre voix pourrait émerger à gauche, celle de La France insoumise (LFI). « Il y a un frémissement de ce côté », assure le directeur éditorial de l’Observatoire de la vie politique et sociale en Alsace (Ovipal). « Ils n’ont pas encore donné leur position mais ne ferme pas non plus la porte. Je pense qu’ils attendent de voir le rapport de force national. Dans l’hypothèse où LFI aurait le vent en poupe, ce n’est pas exclu qu’ils tentent le coup. » Le député de la 2e circonscription du Bas-Rhin, Emmanuel Fernandes, serait alors le mieux placé.
Au centre et à droite, un appel au rassemblement
C’était le coup de tonnerre de l’entre deux-tours en 2020. Tous les deux qualifiés, Alain Fontanel (La République en marche) et Jean-Philippe Vetter (Les Républicains) s’étaient alors alliés dans l’espoir de l’emporter. Pari raté et, cinq ans plus tard, le premier n’est plus là. Le deuxième, lui, a officialisé fin février sa candidature dans une « Lettre aux Strasbourgeois ». Dans laquelle il appelle clairement à construire « une union large et cohérente […] dès le premier tour ». Une invitation à l’intention du centriste Pierre Jakubowicz (Horizons) ? Certainement mais ce dernier, devenu l’un des principaux opposants de Jeanne Barseghian, entend aussi proposer une « maison commune » avec son parti « Strasbourg on y croit ». « Je discute avec tout le monde, on verra s’il y a des compatibilités possibles », explique l’intéressé. « Oui, je veux jouer un rôle dans l’alternance mais jusqu’à l’été, c’est le temps de construire les grands axes de notre projet. On travaille sur une vision et un programme avant l’incarnation », ajoute-t-il en promettant une décision « au premier semestre ». Soit d’ici le 30 juin.
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Et les autres alors ?
Aux dernières municipales, onze listes étaient composées. A un an du prochain scrutin, impossible de savoir s’il y en aura autant. Seule certitude, le Rassemblement national sera cette fois représenté par Virginie Joron. La députée européenne l’a annoncé dès l’an dernier et tentera donc de faire mieux que sa prédécesseure Hombeline du Parc et ses 6,27 % en 2020. En est-elle capable ? « Elle n’a aucune chance d’être élue. Il y a un bastion RN au Neuhof hors grands immeubles mais sinon, la sociologie strasbourgeoise n’est pas favorable au RN », assure Philippe Breton qui pense déjà que le contexte international aura des conséquences sur ce scrutin local. « Je pense que les électeurs choisiront une personnalité forte. Le temps de la douceur est révolu. »