Municipales 2026 à Paris : Qui est Rémi Féraud, le poulain d’Anne Hidalgo ?
Anne Hidalgo ne rempilera pas. Elue en 2014 et 2020 à la mairie de Paris, l’élue socialiste a déclaré ce mardi, dans Le Monde, ne pas se lancer dans la course à un troisième mandat en 2026.
Elle s’est empressée de désigner son héritier : Rémi Féraud. Un nom qui ne parle qu’aux suiveurs de la politique parisienne. Qui est le sénateur PS poussé sur le devant de la scène par la maire de Paris ?
De collaborateur d’élu à maire d’arrondissement
A 53 ans, le natif de Versailles (Yvelines) justifie de toute une carrière en politique. Il intègre en 1989 l’école supérieure de commerce de Paris, puis fera Sciences Po, avant de rater l’ENA, comme le rappelait Le Point en 2011.
Il commence alors à militer au PS, et rejoint en 2001 le cabinet d’Alain Richard, ministre de la Défense du gouvernement de cohabitation de Lionel Jospin sous la présidence de Jacques Chirac. Rémi Féraud deviendra ensuite attaché parlementaire de la députée parisienne Danièle Hoffman-Rispal. Avant de jouer sa propre carte.
Il succède en 2008 à Tony Dreyfus à la tête du 10e arrondissement de Paris, après y avoir été premier adjoint. A 37 ans, Rémi Féraud réalise un « rêve » et coche un objectif. « Je m’étais complètement centré sur cette ambition », évoquait-il dans Le Point.
Après près dix ans de mandat dans l’arrondissement où il réside depuis 1998, Rémi Féraud lâche la tête de la mairie du 10e pour se frotter aux responsabilités nationales. Elu au Sénat au 2017, il siège aujourd’hui dans le groupe socialiste, écologiste et républicain.
« Il a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement »
Parallèlement, celui qui a occupé le poste de premier secrétaire fédéral du PS à Paris de 2008 à 2015 puis de 2018 à 2021, préside depuis dix ans le groupe de la majorité municipale.
« [Rémi], je le connais bien, je l’apprécie depuis très longtemps ; il est celui qui va pouvoir porter notre histoire et réinventer un avenir pour Paris. Il a la solidité, le sérieux et la capacité de rassemblement nécessaires », appuie Anne Hidalgo dans les colonnes du Monde.
« Il est très solide, avec une capacité d’analyse. Il ne se lance pas dans une démarche personnelle mais il a une grande expérience parlementaire et de vie locale », a commenté l’un de ses soutiens le 11 novembre dernier auprès du Parisien.
Une mission périlleuse : rassembler la gauche
Parmi ses faits d’armes politiques, il a été le premier élu à accueillir sur son territoire du 10e arrondissement les « salles de shoot » voulues par le gouvernement socialiste de Jean-Marc Ayrault. En tant que sénateur, Rémi Féraud est aussi à l’origine de la proposition de la loi mettant en place un décompte des personnes sans abri dans chaque commune et un décompte annuel de nuit dans les grandes agglomérations. Elle a été adoptée en janvier dernier.
« Il ne faut pas changer de récit, il faut le prolonger, ouvrir un nouveau chapitre du livre », a précisé Rémi Féraud lors d’une interview à l’AFP, lui qui veut se placer dans « une logique de transmission, pour que l’histoire de la gauche à Paris commencée en 2001 puisse se poursuivre. »
Pour « l’élu » d’Anne Hidalgo, le chantier en vue de 2026 s’annonce immense. Féraud devra convaincre, se faire connaître et surtout rassembler à gauche. Une dernière tâche pas évidente, alors qu’Emmanuel Grégoire, ancien premier adjoint d’Anne Hidalgo aujourd’hui en froid avec l’édile, s’est déclaré candidat à l’hôtel de Ville. Et a déjà reçu le soutien de 450 militants de la fédération socialiste parisienne.
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Rémi Féraud, lui, disait la semaine dernière vouloir « organiser le rassemblement tout de suite, avec les maires d’arrondissements, les élus et les militants ».