Mort du pape François : Qui sont les cinq cardinaux français qui participeront au conclave ?

Après la mort du pape François lundi, à l’âge de 88 ans, l’Eglise catholique est désormais en période de sede vacante. Durant cette période lors de laquelle la religion catholique n’a plus de souverain pontife à sa tête, les cardinaux électeurs seront convoqués à Rome pour élire son successeur. Pour débattre à huis clos et voter, ils doivent avoir moins de 80 ans. Au total, ils seront 135 à entrer dans la chapelle Sixtine, parmi lesquels cinq cardinaux français. Qui sont-ils ? 20 Minutes fait le point pour vous.
Jean-Marc Aveline, l’archevêque de Marseille
Ce religieux est considéré comme l’un des proches du pape François. Créé cardinal en 2022, le désormais président de la Conférence des évêques de France incarne une Église engagée dans le dialogue interreligieux et attentive aux réalités sociales, notamment l’accueil des migrants.
« Exigeant, mais il y avait toujours la possibilité de pouvoir parler, de pouvoir être écouté, c’est ce qui m’avait très touché la première fois que je l’ai rencontré quelques mois après ma prise de fonction », a réagi le cardinal après l’annonce de la mort du pape François, assurant retenir « surtout la proximité toute familiale » du souverain pontife. « Je ne me vois pas dans la peau d’un Pape », avait-il confié au Parisien en août 2022, après être devenu cardinal.
Dominique Mamberti, le juriste du Saint-Siège
Le religieux de 73 ans, considéré comme un diplomate chevronné, a été fait cardinal en 2015. Depuis 2014, il est préfet du Tribunal suprême de la Signature apostolique, la plus haute juridiction du Vatican. Ce tribunal est chargé de traiter les questions liées au droit canonique, c’est-à-dire la loi de l’Eglise catholique et gère donc de nombreux litiges juridiques. Dominique Mamberti incarne donc une Église juridique, discrète, mais influente. En tant que protodiacre, il est le premier des diacres cardinaux et sera responsable de l’annonce publique de l’élection du nouveau pape.
Philippe Barbarin, archevêque émérite de Lyon
C’est une figure qui risque de provoquer quelques tensions. A 73 ans, l’archevêque émérite de Lyon est également électeur du nouveau pape. Mais le cardinal Barbarin a été poursuivi et même condamné en première instance pour non-dénonciation d’agressions sexuelles dans l’affaire du père Preynat. S’il a été relaxé en appel et a quitté la tête du diocèse de Lyon après ce scandale, sa présence suscite déjà des critiques. Il est désormais aumônier de la maison mère des Petites Sœurs des Pauvres à Saint-Pern en Ille-et-Vilaine.
François Bustillo, l’évêque d’Ajaccio
Avec ses 55 ans, François Bustillo est le benjamin du groupe. Il rejoint à 17 ans les Franciscains en Italie avant d’être ordonné prêtre en 1994 à Narbonne où il cofonde le couvent Saint-Bonaventure. En 2021, il a été nommé évêque d’Ajaccio puis en 2023, cardinal.
Après l’annonce du décès du pape François, François Bustillo s’est félicité que la dernière visite hors d’Italie du souverain pontife ait été en Corse : « Je garde, pour la Corse, pour les Corses, la mémoire d’un pèlerinage unique, d’un pape heureux. Il s’est donné jusqu’au bout », confiait-il lundi sur RTL, depuis Jérusalem. François a d’ailleurs été le premier pape de l’histoire à avoir foulé le sol corse. Un fait historique pour l’île de Beauté et ses 80 % de catholiques.
Christophe Pierre, diplomate du Saint-Siège aux États-Unis
Âgé de 79 ans, Christophe Pierre est le dernier des cardinaux français qui pourra voter au conclave. Nommé cardinal en 2023, il est considéré comme l’un des diplomates les plus influents du Saint-Siège. Depuis 2016, en tant que nonce, il représente le Vatican dans les relations avec les gouvernements des Etats-Unis et du Canada, et veille à ce que l’Église catholique maintienne une présence significative dans ces pays.
Sa nomination en tant que cardinal a renforcé son rôle au sein du Collège des cardinaux, où il est désormais l’un des électeurs clefs pour la désignation du prochain pape. Très respecté dans le monde diplomatique de l’Église, il est perçu comme une figure modérée et pragmatique, proche des préoccupations pastorales du pape François.