France

Mort d’Hichem Miraoui : suspect armé de quatre armes et 1.000 cartouches.

L’enquête se poursuit après l’assassinat d’Hichem Miraoui, abattu à Puget-sur-Argens dans le Var, fin mai. Christophe B. a été mis en examen pour tentatives d’assassinat lors de la soirée du 31 mai sur cinq personnes, le Pnat retenant la volonté de troubler l’ordre public par la terreur.


L’enquête se poursuit après l’assassinat d’Hichem Miraoui, abattu à Puget-sur-Argens dans le Var, fin mai. Le principal suspect, Christophe B., a été mis en examen en juin et est actuellement en détention provisoire. Les premiers éléments de l’investigation sont accablants : le soir des faits, cet homme dans la cinquantaine est sorti de chez lui armé de quatre armes à feu et de plus de 1.000 cartouches, un arsenal légal en raison de sa passion pour les stands de tir.

Interrogé par un juge d’instruction la semaine dernière, le suspect a affirmé qu’il ne savait « pas » quelles étaient ses « intentions précises », admettant qu’il n’était « pas anodin » de s’armer ainsi. Il a évoqué « des idées noires » avant la soirée tragique, mais l’examen psychiatrique n’a révélé « aucune pathologie ou anomalie mentale », selon le Parquet national antiterroriste.

Christophe B. fait également face à des accusations de tentatives d’assassinat sur cinq personnes, Akif B., Halil Ibrahim T., Brahima S., Adjara K. et Mohamed S., en raison de leur origine, le Pnat considérant que son acte visait à troubler l’ordre public par la terreur. L’une des victimes, originaire de Turquie, a affirmé qu’il avait tiré en direction de sa tête, précisant qu’elle avait réussi à se protéger avec sa main qui a été blessée.

Lors de son interrogatoire, l’accusé a déclaré ne pas se souvenir de beaucoup de choses, y compris de Hichem Miraoui, bien qu’il se rappelle de lui tirer dessus. Concernant les raisons de son acte, il a qualifié la situation de « gros n’importe quoi », mentionnant des « litiges » antérieurs, tout en admettant ne pas comprendre pourquoi il en était « venu à ça ».

Le Pnat a noté que l’accusé avait diffusé une vidéo sur Facebook avant l’incident, lançant un appel aux « Français » : « Réveillez-vous, allez les chercher là où ils sont ». Il faisait également « allégeance au bleu blanc rouge » et exprimait son intention de dire « stop aux islamiques ». Christophe B. a reconnu devant le juge avoir tenu des propos « racistes » dans des « vidéos à la con », mais a ajouté que ce n’était « pas le racisme » qui avait motivé son acte, se plaignant de vivre à proximité de « gens qui ne sont pas éduqués ».

Son épouse a évoqué devant les enquêteurs une possible motivation « politique », indiquant que son mari avait « du mal à supporter l’étranger » et particulièrement ceux en situation irrégulière.

La mort d’Hichem Miraoui, âgé de 42 ans, a suscité l’émotion en France et en Tunisie, son pays natal. Sa famille a exprimé sa « choc face aux tentatives de banalisation de cet acte », comme l’a déclaré à l’AFP Me Mourad Battikh, l’avocat de la famille. « Ce crime a un fond clairement haineux et il appartient à la justice de le reconnaître avec lucidité et courage », a-t-il insisté.