Morgane retrouvée vivante : « Aucune lésion » sur le corps de l’adolescente, qui « va bien » selon le procureur
Elle va bien. Et, selon toutes vraisemblances, elle n’aurait subi aucune violence. Ce mercredi, le procureur de la République de Saint-Brieuc a dévoilé les circonstances de la disparition de Morgane Rivoal, retrouvée saine et sauve mardi à Coutances, dans la Manche. D’après les premiers examens, l’adolescente ne présentait aucune lésion visible, laissant penser qu’elle n’a pas subi de violences. Les examens gynécologiques n’ont révélé « aucune lésion ». Entendue par les gendarmes, Morgane a confirmé ces résultats, expliquant simplement avoir reçu « quelques coups sur la tête » de la part de l’homme avec qui elle avait pris la fuite et avec qui elle a passé quinze jours.
Placé en garde à vue mardi, cet homme âgé de 21 ans et originaire de Rennes est toujours entendu. Le procureur va demander son placement en détention provisoire.
Il était venu la chercher à Pabu
D’après les premières auditions, le mis en cause aurait été chercher Morgane à Pabu le 25 novembre, jour de sa disparition. L’adolescente, avec qui il conversait sur le réseau Snapchat, lui aurait demandé de venir la chercher à son domicile, dénonçant des faits de harcèlement et faisant part de pensées suicidaires. Le jeune homme prenait sa voiture et emmenait la jeune fille de son plein gré, pour la ramener jusqu’au foyer de jeunes travailleurs de Coutances où il résidait depuis quelques semaines. D’après Nicolas Heitz, ils auraient emprunté une issue de secours pour ne pas se faire repérer.
Pendant quinze jours, Morgane était restée enfermée dans l’appartement, dont les volets étaient fermés. Pouvait-elle sortir ? Selon l’adolescente, elle était enfermée à l’intérieur quand son hébergeur partait travailler à la bijouterie dans laquelle il venait d’être embauché. Ce dernier a expliqué que la porte était fermée à clé mais que Morgane pouvait déverrouiller la porte de l’intérieur, ce que les investigations ont confirmé. « Il a assuré ne pas la retenir », a fait savoir le procureur. « Il aurait proposé de la raccompagner chez elle, ce qu’elle aurait refusé ». L’adolescente explique quant à elle qu’elle était enfermée à l’intérieur mais avait accès à internet via un ordinateur. Elle ne pouvait donc ignorer que tout le monde la cherchait.
Une mère de famille de Gironde donne l’alerte
D’après le procureur, le jeune homme devait être jugé ce jour devant le tribunal correctionnel de Beauvais pour avoir récupéré de la même manière une adolescente de 14 ans en avril dans l’Oise. Contrairement à ce qui a été écrit par certains médias, le suspect n’était pas inscrit au Fichier judiciaire automatisé des auteurs d’infractions sexuelles ou violentes (Fijais).
C’est une mère de famille domiciliée en Gironde qui a permis aux enquêteurs d’avancer. Dans la nuit du 7 au 8 décembre, elle a vu le mis en cause frapper à sa porte pour voir son fils, ce qu’elle a refusé en raison de l’heure tardive. Elle a aperçu une adolescente dans la voiture garée. Le lendemain, son fils lui confirmait que le jeune homme était une connaissance de Morgane Rivoal et elle alertait les gendarmes.
L’adolescente était portée disparue depuis le 25 novembre et son départ du domicile familial de Pabu, près de Guingamp (Côtes-d’Armor). Après deux semaines à envisager le pire, sa famille a pu la retrouver mardi à l’issue des auditions menées par les gendarmes. Avant son départ, la collégienne avait écrit un message sur un bout de papier finalement jeté dans la poubelle de sa chambre : « Papa, maman, désolée, je pars ».
Une addiction aux réseaux sociaux
Plus de 1.000 personnes avaient été interrogées par les nombreux enquêteurs mobilisés sur cette affaire. Le procureur de la République avait évoqué un usage intensif des réseaux sociaux, qui avait semblé éloigner la collégienne de sa famille et de ses amies. Morgane avait notamment noué des contacts avec plusieurs hommes plus âgés rencontrés sur ses réseaux.
La jeune fille avait finalement été retrouvée mardi matin dans un foyer de jeunes travailleurs de Coutances, dans la Manche. Saine et sauve et en bonne santé, elle avait été rapidement prise en charge par un médecin et entendue par les gendarmes. L’homme de 21 ans qui l’hébergeait avait immédiatement été placé en garde à vue.