France

Montpellier : Un couple de hiboux Grands-ducs et leurs petits installent son nid dans un lycée

Au lycée Joffre, à Montpellier (Hérault), perchés au-dessus des terrains de beach-volley, ils ne ratent pas une miette des performances des élèves : un couple de hiboux Grands-ducs d’Europe a élu domicile sur les remparts de cet établissement, en plein centre-ville de la capitale héraultaise. Aussi étonnant que cela puisse paraître, ces rapaces, qui fuient d’ordinaire les lieux fréquentés, ont installé leur nid dans ce lycée, où sont scolarisés quelque 1.600 élèves. A 300 mètres à vol d’oiseau de la place de la Comédie !

« D’habitude, les Grands-ducs nichent sur des falaises ou des carrières, confie Thaïs Provignon, médiatrice sur la faune sauvage à la Ligue de protection des oiseaux (LPO) d’Occitanie. Des nidifications de Grands-ducs ont déjà été observées sur des bâtiments. Ça arrive de temps en temps. Ce qui est étonnant, avec ce couple-là, c’est qu’il a choisi un endroit particulièrement fréquenté… On aurait pu craindre un échec de la nidification. »

Le nid des hiboux Grands-ducs, sur un rempart d'un lycée de Montpellier.
Le nid des hiboux Grands-ducs, sur un rempart d’un lycée de Montpellier. – LPO Occitanie – D.T. Hérault.

Et pourtant, trois petits hiboux sont nés, sur les remparts du lycée Joffre. L’un d’eux n’a malheureusement pas survécu. Il n’en reste que deux, aujourd’hui. « Ils sont tout de même sur un muret relativement haut, note Thaïs Provignon. Et une enceinte de sécurité a été mise en place, pour éviter que les élèves et le personnel ne s’approchent trop. »

« Ils se nourrissent beaucoup de pigeons »

Les bébés sont en pleine forme. Ils sont sortis de leur nid, et « s’émancipent au sol ». Mais ils ne grandiront pas, en revanche, avec le même régime alimentaire que leurs congénères, nés en pleine nature. La nuit, dans l’Ecusson, leurs parents ne chassent évidemment pas les mêmes proies que s’ils volaient au-dessus de la garrigue.

« Ils se nourrissent beaucoup de pigeons, parce que c’est une espèce qui est, évidemment, très présente en ville, explique la médiatrice de la LPO. Il y a beaucoup de plumes de pigeons, dans leur nid. Alors que d’ordinaire, les Grands-ducs ont tendance à manger des lapins, des lièvres, des hérissons ou des corneilles. Ils se sont adaptés. »

Ce n’est toutefois pas la première fois qu’un couple de Grands-ducs choisit Montpellier. Ces dernières années, la LPO en a observé quelques-uns. Deux d’entre eux avaient même, il y a quelques années, installé un nid dans un autre lycée du coin. Et pourtant, le Grand-duc d’Europe n’est pas le hibou le plus répandu. « On a de la chance, quand on en voit ! », confie Thaïs Provignon. Longtemps persécuté parce qu’on le pensait de mauvais augure, ce hibou, l’un des plus grands du Vieux continent, est aujourd’hui protégé.