« Montmartre » sur TF1 : Secrets du soap familial à l’époque du French cancan
La minisérie Montmartre, créée par Brigitte Bémol et Julien Simonet, est diffusée ce lundi à 21h10 sur TF1 et est composée de huit épisodes. L’Eléphant rose, cabaret où se produit le personnage principal Céleste, a été entièrement bâti dans les Studios de Bry-sur-Marne, tandis qu’une rue de Montmartre a été reconstituée dans l’ancien centre psychiatrique de Ville-Evrard, en Seine-Saint-Denis.
Une immersion dans l’effervescence des cabarets de Montmartre en 1899 ! Après *Le Bazar de la Charité* et *Les Combattantes*, TF1 poursuit son exploration des fresques historiques avec *Montmartre*, conçue par Brigitte Bémol et Julien Simonet et réalisée par Louis Choquette. Cette minisérie de huit épisodes, diffusée ce lundi à 21h10, retrace le parcours de Céleste (Alice Dufour), danseuse de French Cancan qui devient la première effeuilleuse de Paris. Les dessous de ce drame familial se déroulent dans le Paris de la Belle Époque.
**Les enjeux d’une famille**
« Nous souhaitions raconter une histoire très romanesque inspirée des grands mythes littéraires du XIXe siècle, notamment la question des classes sociales », déclare la coproductrice Aline Panel lors d’une table ronde organisée par TF1. « Comme Balzac le faisait très bien, nous voulons montrer comment on peut s’extraire de sa condition. »
*Montmartre* suit Céleste, danseuse de Cancan dans un cabaret de la butte, dont l’unique but est de retrouver son frère et sa sœur, séparés d’elle après l’assassinat de leur père. Pour financer la recherche de ses proches, elle accepte à contrecœur l’offre de Youri (Pablo Pauly), directeur d’un nouveau cabaret, L’Eléphant rose, de réaliser « un numéro dévêtu ».
Pendant ce temps, Arsène (Victor Meutelet), ingénieur talentueux et héritier d’une usine automobile, refuse un mariage arrangé en raison de son homosexualité secrète. De son côté, Rose (Claire Romain), blanchisseuse des faubourgs, cherche à fuir une maison close où son fiancé l’a retenue. Aucun de nos trois héros n’est conscient des liens du sang qui les unissent. « Seule Céleste, l’aînée, a quelques souvenirs fugaces car elle avait six ans », précise Aline Panel. Une fois réunis, ces jeunes Parisiens devront apprendre à « faire famille » tout en révélant une série de secrets familiaux.
**Les coulisses des numéros de danse**
« Dans le monde troublé d’aujourd’hui, nous voulions créer quelque chose de respirant, de joyeux et positif. Nous avons trouvé que Montmartre et le monde des cabarets constituaient l’arène idéale », affirme la coproductrice.
*Montmartre* intègre plusieurs tableaux spectaculaires : « Nous avons auditionné au moins 25 actrices pour le rôle de Céleste. Alice était de loin la plus convaincante, et elle est également danseuse », raconte Estelle Boutière, l’autre coproductrice de la série. Ancienne gymnaste et danseuse au Crazy Horse, Alice Dufour a « travaillé pendant deux mois avec le chorégraphe Johan Nus » pour préparer les numéros de danse. « C’était ma première expérience avec le French Cancan, une technique très particulière qui exige souplesse et endurance. C’était épuisant, même pour les professionnelles du Cancan présentes avec nous », confie l’actrice.
« La danse constitue une production au sein de la production », explique Estelle Boutière. « Un chorégraphe a été engagé, le compositeur a écrit la musique des tableaux et le chorégraphe a travaillé à partir de celle-ci. Ils ont ensuite répété. Chaque tableau a nécessité deux jours de tournage. »
**Les fondements de la Belle Époque**
Cette série historique s’appuie sur l’expertise de l’historienne Lucie Rondeau du Noyer. « Elle nous a énormément aidés. Quels outils médicaux étaient utilisés à l’époque ? Comment salue-t-on une comtesse selon son statut social ? », souligne Estelle Boutière.
Les détails concernant l’ingénierie automobile sont authentiques, et des personnages comme l’artiste Toulouse-Lautrec ou l’actrice Sarah Bernhardt ont réellement existé.
Mais *Montmartre* se veut également moderne. « Nous avons incorporé des éléments contemporains dans les costumes, les décors, les chorégraphies et la musique », se réjouit Estelle Boutière. « Par exemple, la musique utilise des cuivres et des instruments à vent qui existaient alors, mais avec une écriture musicale moderne. »
S’il ne s’agit pas de « tomber dans l’anachronisme » à la manière de *Des Chroniques de Bridgerton*, la série a pris quelques libertés : « L’électricité est arrivée un peu plus tard dans la réalité, mais nous voulions jouer avec la lumière dans les numéros du cabaret, donc nous l’avons intégrée. »
L’équipe déco a réuni près de 700 documents iconographiques : « Tout commence par un travail de recherche approfondi, car maîtriser l’Histoire permet de s’en éloigner subtilement. Sinon, on rate le coche ! », ajoute-t-elle. Les acteurs se sont également préparés sérieusement : « Je me suis intéressée à des figures féminines comme Blanche Cavelli, la première à se dénuder en 1894, ou l’artiste rebelle Suzanne Valadon », dévoile Alice Dufour.
**Les réalités de Montmartre**
Peu de scènes ont été filmées à Montmartre. « Nous y avons pensé, mais Montmartre ne ressemble plus à ce qu’il était à l’époque. Il y a trop d’éléments modernes, ce qui complique les choses. Nous avons tourné deux jours à Montmartre », explique Estelle Boutière. Dans les épisodes 1 et 2, les passionnés de la butte pourront reconnaître la rue Chappe et la rue de la Bonne.
L’Eléphant Rose, où se produit Céleste, a été entièrement construit dans les Studios de Bry-sur-Marne, en région parisienne. Une rue de Montmartre a été recréée dans l’ancien centre psychiatrique de Ville-Evrard, en Seine-Saint-Denis. Les extérieurs du commissariat où travaille Léon ont été filmés au Kremlin-Bicetre, une métropole du Grand Paris. Les images de Paris ont été réalisées en VFX full 3D. « Ils ont reconstitué le Paris de l’époque à partir de photos. Grâce à la 3D, nous avons pu effectuer des mouvements de caméra à l’intérieur », conclut Alice Panel.

