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« Mon seul égal est le Fils de Dieu » : que révèle le documentaire Netflix sur P. Diddy ?

La série documentaire « Sean Combs : l’heure des comptes » est diffusée sur Netflix depuis le 2 décembre. P. Diddy, condamné à plus de 4 ans de prison pour transport de personnes à des fins de prostitution, dénonce des « images volées » et « une production honteuse et clinquante ».

La série documentaire très attendue « Sean Combs : l’heure des comptes » est disponible sur Netflix depuis le 2 décembre. Ce documentaire combine des images d’archives inédites, des témoignages d’étroits collaborateur et des vidéos réalisées à la demande de Sean Combs lui-même, et retrace son parcours professionnel et personnel, jalonné de controverses, en tant que magnat du rap.

Cette enquête saisissante n’a pas été bien reçue par Sean Combs, condamné à plus de 4 ans de prison pour le transport de personnes à des fins de prostitution. Par l’intermédiaire de ses avocats, il a critiqué des « images volées » et une « production honteuse et clinquante ». Cependant, le documentaire révèle beaucoup sur les actions de l’un des plus grands producteurs de rap de l’histoire.

Des scandales bien avant la célébrité

P. Diddy n’a pas attendu de devenir une figure emblématique du rap pour accumuler des controverses. Joi Dickerson-Neal est l’une des premières victimes à témoigner dans le documentaire, ainsi que l’une des premières à porter plainte contre le producteur. Devant la caméra, elle déclare avoir été agressée sexuellement par Sean Combs en 1991 et avoir été filmée à son insu. Cette vidéo a été visionnée par des proches de la victime et du rappeur. Elle lit également une lettre de sa mère adressée aux parents de Combs, dénonçant les actes subis.

La même année, P. Diddy co-organise un match de basketball caritatif au City College de New York qui finit tragiquement avec la mort de neuf personnes et de nombreux blessés en raison d’une trop grande affluence. Cet événement, connu avant la diffusion du documentaire, y est présenté comme un tournant qui a permis au futur producteur d’atteindre le succès dans le milieu du rap.

« Impliqué dans la mort de Tupac »

P. Diddy a-t-il eu un rôle dans la mort de Tupac ? Les témoignages recueillis, émanant de proches de P. Diddy et d’anciens membres des Crips, un gang de Los Angeles, l’accusent directement. « Je pense que Sean était impliqué dans la mort de Tupac », déclare Kirk Burrowes, un proche du rappeur et co-fondateur de Bad Boy Entertainment. Il laisse également entendre que P. Diddy a joué un rôle indirect dans la mort de Notorious B.I.G. : « Il a conduit Biggie à sa mort ».

Le documentaire présente également l’audition de Keffe D, chef de gang interrogé par la police à la fin des années 2000. Selon cet enregistrement, P. Diddy aurait mis un contrat d’un million de dollars sur la tête de Tupac et de Suge Knight, co-fondateur de Death Row Records, en disant : « Je veux me débarrasser d’eux », « Je donnerai tout pour avoir leur tête ». Keffe D a été arrêté pour le meurtre de Tupac en septembre 2023, près de 30 ans après les événements.

Les révélations d’Aubrey Morgan O’Day

Aubrey Morgan O’Day, chanteuse de RnB découverte dans l’émission Making the Band, où P. Diddy forme des groupes, est interrogée dans le documentaire. Elle raconte d’abord les messages inappropriés – y compris des dick pics – envoyés par son patron. Elle évoque son expulsion du groupe quelques mois plus tard pour avoir refusé ses avances.

Mais l’histoire ne s’arrête pas là. Dans le documentaire, elle mentionne avoir été contactée par une femme qui lui a révélé avoir vu Aubrey Morgan O’Day, inanimée, se faire agresser sexuellement par P. Diddy et deux autres hommes. Cette annonce a été particulièrement traumatisante pour la chanteuse, qui dit ne pas se souvenir de cette soirée.

« Un manipulateur » prêt à contre-attaquer

Les témoignages accusant le magnat du rap s’enchaînent dans les deux derniers épisodes du documentaire, avec un constat récurrent : « C’est un manipulateur ». Celui qui se considère comme « l’égal [du] Fils de Dieu » préparait sa défense six jours avant son arrestation, comme le montrent les images qu’il qualifie de « volées ». « On doit trouver quelqu’un pour travailler avec nous. Quelqu’un qui a de l’expérience dans les pires affaires de propagande médiatique », dit-il à son avocat. « Je me fiche de ce que disent les gens. […] Là on va perdre ».

Fil rouge du documentaire, une vidéo tournée à sa demande le montre dans des situations de proximité avec le public, prenant des selfies dans les rues de New York, tout en tenant des propos choquants, révélateurs de la nature de son comportement. « Il faut que je prenne un bain avec du peroxyde vu le nombre de personnes avec qui j’ai été en contact aujourd’hui », déclare-t-il après avoir serré quelques mains à Harlem. Ce n’est pas, sans surprise, le pire moment du documentaire.