France

Meurtre de Louise, 11 ans : Comment les enquêteurs ont remonté la piste du principal suspect

Les analyses scientifiques sont venues confirmer les doutes que nourrissaient depuis lundi les enquêteurs de la PJ de Versailles, chargés d’élucider le meurtre de la jeune Louise. De l’ADN appartenant à l’homme de 23 ans interpellé lundi soir a été découvert sous les ongles de la collégienne. Cet habitant du quartier, qui selon nos informations est connu pour des petits délits « mais aucune infraction sexuelle ou criminelle », a vu sa garde à vue pour « meurtre sur mineur de 15 ans » prolongée. Ses parents et sa petite amie sont entendus pour « non-dénonciation de crime ». Comment, à partir d’une simple image, les enquêteurs sont-ils parvenus à remonter jusqu’à lui ?

Un homme identifié sur la vidéosurveillance

Dès samedi, les enquêteurs identifient sur une image de vidéosurveillance la silhouette d’un homme encapuchonné, portant une doudoune noire et une casquette. Il semble suivre, à quelques mètres de distance, la collégienne. Ces images font écho au témoignage d’une amie de l’adolescente qui dit l’avoir aperçue à l’orée du bois avec un homme portant une large doudoune. Si elle estime que Louise ne paraissait pas contrainte, l’homme devient dès lors le suspect n° 1. « Le fait qu’elle ait de l’ADN sous les ongles et que lui présente des coupures induit qu’elle a vraisemblablement cherché à se défendre », indique une source proche de l’enquête.

Dès le samedi, un jeune homme habitant dans le quartier et sa petite amie sont interpellés. Un policier de la Bac a cru reconnaître l’homme sur les images. Mais son alibi et ses données de connexion l’innocentent rapidement. Lundi, un marginal de 23 ans et sa mère sont arrêtés à Rouen car au cours de la battue un papier appartenant au jeune homme a été retrouvé. Mais tous deux sont à leur tour mis hors de cause mardi matin.

L’enquête de voisinage met les enquêteurs sur la piste d’un habitant du quartier

En parallèle, les investigations de terrain et notamment l’enquête de voisinage se poursuivent. Plusieurs habitants du quartier à qui les policiers ont montré l’image extraite de la vidéosurveillance se sont déclarés assez formels sur l’identité du suspect. L’analyse de sa ligne téléphonique montre qu’il borne dans le quartier. Une perquisition est menée. Selon nos informations, elle n’a pas permis de retrouver l’arme du crime ni même la doudoune. Toutefois, les policiers ont acquis la certitude qu’il possède bien une doudoune noire similaire notamment grâce à des photos. Placé en garde à vue, ses explications sont erratiques.

Dans la nuit, l’enquête s’accélère. Ses parents – âgés de 48 et 49 ans – et sa petite amie de 23 ans sont à leur tour placés en garde à vue, pour non-dénonciation de crime. Des contradictions, en particulier sur son emploi du temps, apparaissent. L’analyse de l’ADN retrouvé sur la victime, dont les résultats ont été connus en milieu d’après-midi, a confirmé les soupçons.

Un début d’aveux « en creux »

Selon une source proche du dossier, le suspect a commencé à « reconnaître certains éléments » en garde à vue, des aveux en « creux » dans lesquels il éloigne le mobile sexuel. L’autopsie n’avait pas mis en lumière d’éléments susceptibles de faire penser à un viol ou à une tentative de viol, l’adolescente était notamment entièrement habillée lorsque son corps a été retrouvé.

Les gardes à vue se poursuivent.