France

Meurtre de Lola : « Elle a arrêté de respirer toute seule »… Deux ans après, la mère de la petite fille témoigne

«Mon cœur de maman a été brisé. » La mère de Lola, Delphine, son frère, Thibault, et sa tante, Sabine, ont tenu à témoigner et à évoquer la jeune fille âgée de 12 ans, tuée dans des circonstances effroyables le 14 octobre 2022 à Paris. « J’avais l’impression qu’on commençait à l’oublier et qu’elle n’était plus qu’un fait divers », explique Thibault.

Dans l’émission « Ca commence aujourd’hui », sur France 2, animée par Faustine Bollaert, la famille a évoqué ce mardi son quotidien depuis deux ans. Et d’abord le sentiment de culpabilité. « J’ai fait une demi-heure de sieste », exceptionnellement, explique Delphine. « D’habitude je sors quand elle rentre. Je l’aurais forcément croisée. Malheureusement ce jour-là, je ne suis pas sortie. Je me suis réveillée en sursaut et ne la voyant pas rentrer, j’ai dit à mon mari que ce n’était pas normal. J’ai ressenti un gros coup de poignard. Je suis immédiatement allée au collège. »

Thibault, de son côté, « a réfléchi pendant cinq minutes devant l’une des deux sorties de l’immeuble » pour se rendre chez le coiffeur. Il était 15h15. « J’ai pris la sortie de gauche ». Plus tard, les images des caméras de vidéosurveillance ont montré la jeune fille entrer dans l’immeuble, précédée de celle qui est soupçonnée de l’avoir tuée, par l’autre entrée. Il était 15h17. « Depuis ce jour, je me dis que si j’avais pris à droite au lieu de prendre à gauche, rien ne se serait passé. On serait toujours tous les quatre à Paris. »

Les horreurs des réseaux sociaux

Dans cette terrible affaire, la famille n’a pas été épargnée par les comportements haineux et exécrables sur les réseaux sociaux. L’un de ces haters qui a envoyé un montage vidéo et harcelé Thibault, a été condamné après le dépôt de plainte de la famille. « Sur sa vidéo, il y avait 400.000 likes. Dans les commentaires, plein de gens trouvaient ça drôle », souligne le frère de Lola.

Notre dossier sur le meurtre de Lola

Depuis, Delphine et Thibault essaient de se reconstruire. Chacun à leur façon. En essayant de prendre du plaisir, de s’amuser, sans évidemment tenter d’oublier.

Vers un procès aux assises de Dahbia B.

Le père de Lola est décédé « de chagrin » en début d’année. « Il avait beaucoup maigri, ne mangeait plus, ne dormait plus. Il n’y arrivait pas », explique Delphine. « Il avait besoin de beaucoup en parler, moi pas du tout. Il est reparti chez sa maman. J’espérais qu’il allait avoir le déclic pour son fils, pour moi. Malheureusement, ça n’a pas été le cas ».

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En septembre, le parquet de Paris a requis la mise en accusation de Dahbia B., principale suspecte du meurtre de Lola survenu en octobre 2022 à Paris et sous obligation de quitter le territoire français (OQTF), une sanction prononcée trois ans avant les faits. La procédure se précise pour l’ouverture de son procès aux assises pour « meurtre sur un enfant de moins de quinze ans » et « viols avec torture et acte de barbarie ». Son corps avait été retrouvé dans une malle.

« J’espère que tu me pardonneras un jour… »

Tous les rapports d’expertises psychiatriques concluent à sa pleine responsabilité. Le procès aura lieu à une date restant à déterminer. « Ma première question a été de savoir si elle avait souffert. On m’a dit que non. Qu’elle avait arrêté de respirer toute seule. Par peur… », explique sa maman. « Mais pourquoi ma Lola, pourquoi a-t-elle fait ça ? », s’interroge-t-elle. « C’est important de savoir qu’elle peut être jugée. Je ne sais pas trop ce que j’attends de cette audience. Je crois en la justice. J’attends beaucoup de réponse, mais elle ne donnera peut-être jamais d’explication ».

Un an après la mort de sa sœur, Thibault lui a écrit une lettre, « pour te dire à quel point tu me manques énormément depuis que tu es partie voir les étoiles », lui dit-il. « Je suis si désolé… A la base, c’est le rôle d’un grand frère de protéger sa petite sœur pour ensuite lui apprendre des choses. Je n’ai même pas réussi à le faire, j’espère que tu me pardonneras un jour ».