France

Metz : Après Bilal Hassani, un nouveau « concert diabolique » déprogrammé d’une église à cause de messages inquiétants

C’est une musique que les Messins ont déjà entendue, celle du renoncement. Cette fois, pas d’annulation sous la pression de groupes catholiques d’un concert qui devait se tenir dans une ancienne église à Metz, comme en 2023 avec le chanteur Bilal Hassani. Mais le concert rock underground du japonais Keiji Haino ne se fera pas, le 14 mars prochain, en début des fêtes de carême, dans la cathédrale Saint-Etienne de Metz. La raison ? La publication de propos jugés menaçants et inquiétants sur Internet. A défaut de cathédrale, il se tiendra dans l’enceinte du centre Pompidou-Metz, organisateur de l’événement.

Si le diocèse avait donné son accord, l’annonce de cet évènement organisé par l’association Fragment – organisme qui promeut la musique underground –, et le centre Pompidou de Metz, a en effet suscité de vifs mécontentements sur les réseaux sociaux. Différents messages ont dénoncé la tenue d’un « concert diabolique » dans un édifice religieux.

Un artiste à la « réputation d’ange maudit »

Une musique d’un artiste particulier, adepte de l’improvisation musicale, pourtant apprécié par la presse spécialisée. La maison d’édition Les presses du réel décrit Keiji Haino comme un artiste au « style sombre et enflammé » dont le « travail extrémiste sur la voix et la guitare électrique, sa poésie noire, lui ont valu une réputation d’ange maudit du rock japonais ».

Le coup de sabre messin vient d’un post sur Facebook du mouvement Civitas International. Ce mouvement catholique intégriste dissout en France depuis 2023 qualifie l’artiste japonais comme un « agent de subversion » dont « la voix menaçante au possible, formera le fil conducteur de cette longue descente aux enfers. Tantôt susurrée, violée, agressée, hurlée ou encore défigurée, cette voix est un appel à l’assassinat ».

Des propos, relayés également sur le blog Lorraine catholique, et accompagnés d’une vidéo où l’on voit un homme devant la cathédrale de Metz. Celui-ci décrit ce concert comme une « profanation », qualifiant de « diabolique » la musique de Keiji Haino, faite de « cris inarticulés, de gémissements », et rapportant des « cris de femmes violées. […] C’est scandaleux, incompréhensible, cela n’a rien à faire dans une cathédrale ».

❗️Nouvelle provocation #anticatholique à venir à la cathédrale de Metz 😱🤬 Des élus, des fonctionnaires et des membres de…

Posted by Civitas on Saturday, February 15, 2025

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Contacté par 20 Minutes, le diocèse de Metz n’a pas répondu à nos sollicitations. Mais le chanoine Dominique Thiry, qui administre la cathédrale, regrette cette polémique et s’indigne sur Ici Lorraine de cette occasion manquée d’associer la foi et la culture. « Personnellement, je suis très affecté par cela car ça touche à la liberté religieuse et à la liberté culturelle. Elles sont très liées. Il n’y a pas de liberté religieuse sans liberté culturelle, et pas de liberté culturelle sans liberté religieuse. »

La ville de Metz comme le centre Pompidou de Metz n’ont pas répondu, pour l’heure, à nos sollicitations. La programmation du centre Pompidou confirme que le concert se tiendra le 14 mars, mais dans son enceinte.