France

Métro : Un passionné de Lego recrée la station Pasteur

Stéphane est tombé dedans quand il était petit*. Dans le Lego, pour être honnête. Vous savez ces briques d’assemblages multicolores, un poil cher pour ce que c’est vraiment (du plastique). « J’ai toujours joué aux Legos et à l’occasion du confinement, j’ai ressorti les boîtes dans la maison familiale et j’en ai achetées d’autres aussi », raconte ce Parisien de 39 ans. Qui a une autre passion : le métro.

« Le métro parisien fonctionne depuis plus de 100 ans, avec un réseau unique au monde et un maillage incroyable avec des stations tous les 500 mètres, rappelle-t-il, enthousiaste. Et les photos des débuts de sa construction sont impressionnantes. » La conjonction de ces deux passions l’a donc poussé à participer au concours Lego Ideas en présentant un projet unique, la station Pasteur en coupe verticale.

« J’espérais que ça pouvait plaire »

« J’ai choisi la ligne 6 parce que c’est ma préférée, elle traverse deux fois la Seine, on a une vue incroyable sur la tour Eiffel. Et comme je voulais une station souterraine, j’ai choisi Pasteur », explique-t-il. Sur Twitter, des aficionados du métro parisien ont remarqué que la station ressemblait davantage à celle de la ligne 12 que de la ligne 6. Stéphane en convient et assume « avoir choisi ce qu’il trouvait le plus chouette ». « J’espérais que ça pouvait plaire », ajoute-t-il.

Stéphane a même prévu l'escalier d'accès et le portique.
Stéphane a même prévu l’escalier d’accès et le portique. – Stéphane

En revanche, il est temps de mettre un coup de frein aux enflammades. Stéphane n’a pas construit en réel cette station de métro, il ne s’agit que d’un projet virtuel conçu grâce au logiciel Studio, approuvé par Lego. Mais cela ne veut pas dire qu’il l’a réalisé en un claquement de doigts. « Il m’a fallu plus de six mois pour concevoir la station en travaillant un peu le soir et les week-ends, entre le temps d’apprivoiser le logiciel et de trouver le bon agencement des pièces », détaille le toujours trentenaire. Sachant qu’il a aussi bénéficié de l’aide de sa compagne Aurélie qui s’est chargée du design. Par exemple, c’est elle qui a dessiné l’affiche visible au mur de la station. « Ça a joué dans le succès qu’a rencontré le projet », affirme Stéphane.

La magie du « staff pick »

Ce qui n’est pas sans conséquence pour la suite de l’affaire. En effet, si la station du Parisien atteint les 10.000 likes, elle sera soumise, avec d’autres projets, à un jury de Lego qui décidera ou non de la commercialiser. Alors que « The Metropolitan : Don’t miss your train » avait cumulé 2.000 likes depuis sa mise en ligne mi-novembre, sa mise en avant le 23 janvier par Lego – le « staff pick » – lui a donné un coup de boost. « J’ai à présent dépassé les 4.000 likes, j’en ai eu autant en deux jours qu’en deux mois », se félicite le constructeur.

La rame de métro est également fidèlement reproduite.
La rame de métro est également fidèlement reproduite. – Stephane

Il reste toutefois du chemin à parcourir avant d’atteindre la barre des 10.000 et une éventuelle mise en production. Mais Stéphane peut compter sur le soutien de la RATP qui « se réjouit de ce projet très réussi qui illustre l’importance du métro dans l’imaginaire collectif ». En attendant, il s’est renseigné sur l’achat à la pièce. « Ça me ferait autour de 600 à 700 euros car il y a environ 3.000 pièces, mais c’est un peu cher », constate Stéphane, qui réfléchit déjà à d’autres projets, « peut-être des lieux de vacances ».

*L’auteur de ces lignes, souhaitant étaler sa culture, avait prévu d’attaquer son article avec la chanson Comme un Lego d’Alain Bashung mais a abandonné car il ne comprenait pas les paroles. Va pour Astérix et Obélix alors !