#MetooAnimation : « Le sujet des violences sexuelles en colonie de vacances est encore très tabou », dénonce Anissa

Elle n’avait que 17 ans lorsqu’elle a commencé à travailler comme animatrice dans les colos et centres aérés. Et a découvert un monde dans lequel les harcèlements et violences sexuelles étaient monnaie courante. Anissa a donc décidé, en mars dernier, de briser l’omerta avec un hashtag : #MetooAnimation.

Depuis, la jeune influenceuse très active sur TikTok a récolté près de 400 témoignages de jeunes victimes âgées de 4 à 17 ans. « Après la création de ce mouvement, certains de mes anciens collègues sont revenus vers moi pour s’excuser de ne pas m’avoir crue lorsque je leur ai signalé le comportement inquiétant de certains animateurs », explique-t-elle.

Une petite victoire pour celle qui a elle-même pu être victime de harcèlement sexuel de le part de ses employeurs, alors même qu’elle était mineure. « Moi, je n’ai pas été victime d’agressions sexuelles ou de viols », explique-t-elle avant de poursuivre :

Mais quand j’étais très jeune, j’ai travaillé avec des directeurs de colonies de vacances qui avaient des comportements très déplacés vis-à-vis de moi », se souvient-elle.

« Ça avance, oui, mais petit à petit »

Autre fierté : depuis le lancement du mouvement, des formateurs au BAFA utilisent le #MetooAnimation et les témoignages publiés anonymement sur la page Instagram homonyme pour sensibiliser les futurs animateurs et leur apprendre comment réagir. Une formation indispensable dont Anissa n’a pas bénéficié lorsqu’elle a passé son diplôme il y a cinq ans.

« Je pense qu’on est sur une bonne lancée. Après, malheureusement, c’est un sujet encore très tabou dans notre société, aujourd’hui. Donc ça avance, oui, mais petit à petit. Mais je suis pleine d’espoir ! », lance-t-elle, le sourire aux lèvres. Pour faire bouger les lignes, elle a également lancé une pétition pour « lutter contre les violences sexuelles sur les mineur​.e​s dans l’animation », aujourd’hui signée par plus de 54.000 personnes.