France

Merwane Benlazar, l’humoriste banni du petit écran, revient sur la polémique dans un sketch

«Je recevais entre 10 et 15 insultes par minute ». Dans un sketch diffusé samedi en soirée et enregistré jeudi au théâtre de l’Européen, l’humoriste Merwane Benlazar revient sur la vague de racisme dont il est victime.

Depuis son passage dans l’émission « C à vous » diffusée vendredi 31 janvier sur France 5 dans laquelle il intervenait pour la première fois en tant que chroniqueur, le jeune homme est au cœur d’une polémique à caractère raciste.

Une barbe, un pull et un bonnet

Accusé d’islamisme par l’extrême droite, le chroniqueur d’un soir a été privé d’antenne. Merwane Benlazar « ne sera plus à l’écran », a assuré mercredi la ministre de la Culture Rachida Dati au Sénat. « Je savais que j’allais être viré un jour, par une Arabe c’est chiant, mais je savais que j’allais être viré », commente le principal intéressé dans sa dernière vidéo.

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Dans sa lancée, il raconte son après chronique : « Ça a créé une vague de haine. De vendredi à lundi matin, j’avais que des insultes ». L’humoriste a notamment été attaqué pour des anciens tweets sortis de leur contexte et sa tenue vestimentaire. Un pull marron et un bonnet Zara qui ont affolé les racistes. « Tu sais pourquoi j’ai mis un bonnet ? J’ai une calvitie », répond-il avec autodérision. Sa barbe a elle aussi été très commentée sur les réseaux sociaux. Certains internautes l’ayant qualifiée d’« islamiste ».

« Moi j’ai le droit de me défendre »

En conclusion de cette vidéo de douze minutes, Merwane Benlazar justifie avec un peu plus de sérieux sa prise de parole. « Pourquoi c’est injuste tout ça ? Moi j’ai le droit de me défendre […] mais tous les jours il y a des centaines d’Arabes qui sont renvoyées parce qu’ils n’ont pas mis le bon pull, qui ne sont pas pris à un truc parce qu’ils n’ont pas mis le bon bonnet, et eux, ils ne se défendront jamais et ils ne sauront même pas pourquoi ils sont virés ».

La chronique de Merwane Benlazar sur « C à vous » n’avait rien de répréhensible, comme l’a souligné Rachida Dati. Ce qui a poussé le service public à réagir en revanche ce sont des tweets postés par l’artiste il y a plusieurs années – et qui ne sont plus consultables, son compte ayant été verrouillé. « Des propos scandaleux », a déclaré la ministre de la Culture. « France Télévisions en a tiré les conséquences, il ne sera plus à l’écran », a-t-elle ajouté. Rachida Dati a toutefois dénoncé « le bruit important des dérives et des dérapages ». « L’apparence, le physique, la tenue vestimentaire, ne doivent pas disqualifier sans aucun fondement », a-t-elle rappelé.