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Menus sans viande à Lyon : Pourquoi la justice vient-elle d’annuler la décision de la mairie ?

Jeudi, le tribunal administratif de Lyon a annulé la décision de la ville de Lyon de servir temporairement des menus sans viande dans ses cantines scolaires, entre le 22 février et 2 avril 2021. A l’époque, cette décision avait suscité la polémique, bien que la mairie ait toujours expliqué qu’il s’agissait d’un moyen de garantir à tous les élèves des repas chauds tout en respectant les contraintes imposées par le protocole sanitaire. Et rappelant au passage que la municipalité précédente avait eu recours au même procédé.

C’était sans compter sur la colère de parents d’élèves et de la FDSEA, fédération départementale des syndicats d’exploitants agricoles qui ont saisi la justice, sur le fondement d’un arrêté datant du 30 septembre 2011 relatif à « la qualité nutritionnelle » des repas servis dans les cantines.

Le compte n’y était pas

Cet arrêté stipule qu’ « au cours d’un cycle de vingt repas successifs », il convient de proposer « au moins quatre repas avec des viandes non hachées » afin de « garantir les apports en fer et en oligo-élément des enfants ». Le tribunal a fait le calcul : entre le 22 février 2021 et le 2 avril de la même année, vingt-deux repas consécutifs ont été servis dans les restaurants scolaires de la ville. « Aucun n’était composé de viande », soulève-t-il.

Quid des contraintes liées au protocole sanitaire ? « Quelles que soient les circonstances, il ne peut être dérogé à la réglementation qui impose que des plats principaux carnés soient servis selon une certaine fréquence dans le cadre de la restauration scolaire », tranche le tribunal, écartant les arguments présentés par la mairie. « Les difficultés organisationnelles (liées à l’état d’urgence) ne constituent pas, non plus, des circonstances exceptionnelles permettant de déroger » aux règles en vigueur, appuie-t-il.

La ville « regrette » la décision du tribunal

La ville de Lyon indique, ce jeudi, prendre acte de cette décision mais la « regrette », d’autant que « l’équilibre nutritionnel » a été respecté puisque les menus étaient composés d’œufs ou de poissons, souligne-t-elle.

« L’autre alternative aurait été, comme dans beaucoup de villes, de ne pas fournir ce service essentiel et ainsi, de laisser les familles sans solution », estime encore la municipalité. Et d’ajouter : « Dans un contexte de pandémie mondiale, situation exceptionnelle s’il en est, nous avons considéré comme pertinent de mettre en place ce dispositif, déjà utilisé par le passé ».

Cette décision du tribunal administratif de Lyon reste toutefois symbolique. La viande avait été réintroduite dans les menus à partir du 26 avril 2021.