France

Menace russe : Sébastien Lecornu affirme qu’une défaite est possible sans invasion.

Sébastien Lecornu a alerté sur la transformation des menaces pesant sur la France, soulignant un caractère « beaucoup plus hybride » des attaques, en pointant explicitement la Russie. Le Sénat a approuvé, lundi, le principe d’une augmentation des moyens alloués aux armées par 307 voix contre 19, dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances, qui prévoit une hausse de 6,7 milliards d’euros des crédits de la défense.


Sébastien Lecornu a choisi le Sénat pour alerter sur la transformation profonde des menaces pesant sur la France. Devant les sénateurs, le ministre des Armées a souligné que le caractère des attaques susceptibles de viser la nation est désormais « beaucoup plus hybride », en mentionnant explicitement la Russie. « On peut être désormais défait sans être envahi », a-t-il averti. Les lignes de front évoluent vers de nouveaux espaces stratégiques : routes maritimes, fonds marins, cyberespace. Les cyberattaques, a-t-il précisé, ne visent plus seulement l’État, mais touchent également les collectivités locales, les hôpitaux et les entreprises, brouillant ainsi la frontière entre la sécurité civile et la défense nationale.

Dans ce contexte, le Premier ministre a plaidé pour « aller un peu plus loin » en lançant, dès le premier trimestre, un débat sur une actualisation de la loi de programmation militaire. Cette réflexion devra prendre en compte la dimension internationale de l’effort de défense, notamment la place de la France au sein de l’Otan. L’enjeu, selon lui, est de garantir l’autonomie stratégique du pays « quoi qu’il arrive », tout en renforçant le pilier européen de l’Alliance atlantique.

C’est dans ce climat de tension stratégique que le Sénat a largement approuvé, lundi, le principe d’une augmentation des moyens alloués aux armées. Par 307 voix contre 19, les sénateurs ont validé ce vote non contraignant, organisé dans les deux chambres du Parlement. L’objectif affiché par l’exécutif est clair : sécuriser l’adoption d’un budget de l’État particulièrement contraint, alors que le gouvernement s’attend à des discussions plus âpres à l’Assemblée nationale.

Cette approbation intervient dans le cadre de l’examen du projet de loi de finances, qui prévoit une hausse de 6,7 milliards d’euros des crédits de la défense. Une semaine plus tôt, les députés avaient déjà donné leur feu vert au « principe » d’un renforcement de l’effort militaire. En se prononçant à son tour, la majorité sénatoriale, ancrée à droite, a envoyé un signal politique fort en soutien à la trajectoire budgétaire défendue par l’exécutif, confirmant que la question de la défense s’impose désormais comme un axe central du débat budgétaire et stratégique.