France

Mayotte : Bayrou affirme que l’Etat ne laissera pas reconstruire les bidonvilles

Lors de sa visite à la Réunion, François Bayrou a continué à parler de Mayotte. Après y avoir annoncé lundi une batterie de mesures destinées au redressement de l’archipel, le Premier ministre a achevé son déplacement mardi dans la région en répétant que le département ravagé par le cyclone Chido n’avait pas vocation à devenir « une île bidonville ».

« Je ne peux pas regarder les Mahorais dans les yeux en acceptant que leur île devienne le rendez-vous de tous les bidonvilles les plus dangereux et les plus indignes », a déclaré le Premier ministre depuis La Réunion, principale base logistique de l’aide à Mayotte.

« Jamais nous ne pouvons accepter ça »

« Qui serions-nous si nous acceptions, sans rien dire, en se croisant les bras, que Mayotte devienne une île bidonville. Jamais nous ne pouvons accepter ça », a-t-il assuré avant de s’envoler pour Paris. Interrogé à propos des baraquements déjà reconstruits, François Bayrou a affirmé qu’« on va évidemment intervenir ». « Mais il faut trouver des centres d’accueil. Ça ne se fait pas en claquant des doigts, mais en tout cas, l’Etat a la responsabilité de dire  »ceci n’est pas acceptable » », a-t-il dit.

« De même qu’il n’est pas acceptable de se trouver à Mayotte avec une immigration absolument incontrôlée », a-t-il ajouté, tout en reconnaissant ce sujet « extrêmement difficile » du fait de la proximité géographique mais aussi culturelle avec les Comores. Selon l’Insee, le département de Mayotte compte 320.000 habitants, mais il y a en peut-être 100.000 à 200.000 de plus en comptant les sans-papiers.

Un plan « Mayotte debout »

Lundi, après une visite d’une journée à Mayotte à la tête d’une importante délégation ministérielle, François Bayrou a présenté son plan « Mayotte debout », qui « a une seule ligne directrice : pas de phrases, des décisions concrètes et précises, des engagements concrets et précis ».

Pour en savoir plus sur Mayotte

Alors que les autorités sont confrontées à l’impatience et à la colère d’habitants face à la lenteur des secours, ce plan prévoit notamment le rétablissement de l’électricité « dans chaque foyer fin janvier » ainsi qu’une série de mesures financières, fiscales, sanitaires ou pour l’éducation. En parallèle aux mesures, une loi d’urgence sera présentée vendredi en Conseil des ministres, avec une présentation au Parlement sous quinze jours. Un projet de « loi programme de refondation » de l’archipel, préparé et conçu avec les élus de Mayotte, sera mis au point dans les trois mois.