France

Marseille : La mère de Mehdi Kessaci crie sa douleur lors de la marche blanche.

La foule a rendu un hommage à Mehdi Kessaci, rassemblant plus de 6.200 personnes à Marseille. Le 13 novembre, Mehdi Kessaci, âgé de 20 ans et souhaitant devenir policier, a été assassiné par deux hommes à moto, toujours en fuite.


La douleur était vive samedi à Marseille. La foule a rendu un hommage émouvant à Mehdi Kessaci, sa famille appelant à « prendre la mesure » de « ce monstre » du narcotrafic « qui s’est infiltré partout » et leur a enlevé un deuxième fils.

Son frère Amine Kessaci, militant antidrogue et écologiste désormais sous protection policière, est arrivé avec sa mère, acclamés par plus de 6 200 personnes présentes. Elle avait déjà perdu Brahim dans un narcomicide en 2020.

« Le silence tue », a affirmé Amine Kessaci.

« Assassins, vous m’avez déjà tuée. Mais vous ne tuerez jamais mon amour », a lancé Ouassila Benhamdi, habillée en blanc et arborant la photo de Mehdi sur son tee-shirt. « On parle de vous comme des bêtes sauvages, sans cœur », mais « avez-vous pensé à vos mères ? Sont-elles fières de vous ? » Elle a interpellé le gouvernement, lui demandant « de prendre la mesure de tout ce qui se passe » car « il faut que ça s’arrête ». Éprouvée par l’émotion, l’ex-secrétaire d’État et proche du couple Macron, Sabrina Agresti-Roubache, a pris la parole pour achever le discours de Ouassila.

« Nous parlons parce que nous savons que le silence tue. Chaque recul des institutions a favorisé l’avancée du narcotrafic », a détaillé Amine, 22 ans, avant l’intervention de sa mère, dans une allocution préenregistrée et diffusée à la foule. « Nous avons besoin de justice sociale, d’engagement de l’État et des collectivités, de soutien aux associations qui s’investissent » face à « un monstre qui s’est infiltré partout ».

Le reste de l’hommage s’est déroulé dans un silence à peine troublé par des « Justice pour Mehdi ». Une femme avait accroché à sa doudoune un cœur qui pleure. De nombreux participants portaient des tee-shirts blancs fournis par les organisateurs.

Une multitude d’élus étaient présents. « La peur ne peut pas nous gagner » : « nous devons leur résister et les combattre, mener une guerre contre ceux qui tuent pour de l’argent », a affirmé le maire de Marseille (divers gauche) Benoît Payan, conscient que cet assassinat visait potentiellement à « faire peur » aux magistrats, policiers, journalistes ou élus. « On a besoin d’être soudés, mobilisés », a-t-il plaidé, se refusant à laisser Marseille être qualifiée de « narcoville ».

Une impressionnante affluence d’élus, souvent vêtus de blanc et portant leur écharpe tricolore à la demande de la famille, a fait le déplacement. Beaucoup ont déposé des fleurs blanches à l’endroit où le jeune Mehdi, 20 ans, qui rêvait de devenir policier, a été abattu par deux hommes à moto, toujours en fuite, le 13 novembre.

Marine Tondelier, cheffe des Écologistes, le parti d’Amine Kessaci, ainsi que le président du Parti socialiste, Olivier Faure, ont été parmi les participants, auxquels s’ajoutaient les députés François Ruffin (Debout !), Manuel Bompard (LFI) et Sébastien Delogu (LFI), candidat aux municipales à Marseille. La porte-parole du gouvernement, Maud Brégeon, a été bloquée à Paris après l’annulation de son vol. Le député RN Franck Allisio, candidat à la mairie de Marseille, se trouvait également dans la foule.

D’autres rassemblements ont eu lieu en France, notamment à Rennes où 250 personnes se sont mobilisées, tandis qu’à Clermont-Ferrand, il y avait seulement quelques dizaines de participants.