France

« Mariés au premier regard » : Nouvel expert, couple gay… La production tente d’innover pour la saison 7

Seriez-vous prêt ou prête à vous marier avec quelqu’un que nous n’avez jamais rencontré auparavant ? Pour la septième fois, la production de Mariés au premier regard a posé la question aux célibataires français. Vingt-cinq mille candidatures plus tard, M6 s’apprête à présenter ce lundi les sept couples formés sur base de leur compatibilité amoureuse.

Après six saisons, 36 couples formés par les experts – mais et bientôt cinq bébés nés suite aux mariages de l’émission, le risque de tourner en rond était grand. Car si le concept de faire s’unir des inconnus va jusque dans le nom du programme, la marge de manœuvre est fine pour insuffler des nouveautés. D’autant que l’émission a érigé ses fondations sur l’une des institutions amoureuses les plus poussiéreuses : le mariage. Avec quelques surprises, la production espère tout de même souffler un vent de nouveauté sur le programme.

Un nouveau binôme d’experts

Exit Pascal de Sutter, c’est Gilbert Bou Jaoudé qui épaulera Estelle Dossin pour la nouvelle saison. Thérapeute de couple et médecin sexologue depuis plus de dix ans, il a participé tant à la formation des couples de l’émission qu’à leur suivi.  « L’expérience est incroyable car elle permet de mettre en pratique à grande échelle les choses qu’on observe et qu’on étudie », se réjouit-il.

Il voit dans sa participation au programme de M6 une activité complémentaire à son travail thérapeutique. S’il se refuse de faire les entremetteurs entre ses patients, par souci éthique, c’est justement le principe de Mariés au premier regard. « Ça m’arrive d’avoir des personnes que je suis de manière individuelle qui me disent : « Mais docteur, vous connaissez mon intimité, vous me suivez, vous me connaissez personnellement, vous n’auriez pas quelqu’un à me présenter ? » »

Le nouveau binôme qu’il forme avec la psychologue clinicienne présente depuis la troisième saison permet une approche différente des précédentes saisons, selon cette dernière. Elle estime que ce changement de partenaire lui permet de « ne pas tomber dans un certain confort » et de « se remettre en question » pour cette nouvelle saison.

Deux hommes compatibles à 79 %

Parmi les sept couples prêts à se marier pour les besoins de l’émission, la production a conçu pour la première fois un couple gay. Un timing plutôt propice alors que la France s’apprête à célébrer les dix ans de la loi « mariage pour tous ». « Nous n’avions pas réussi à créer un couple homosexuel avec une compatibilité suffisante lors des précédentes saisons », justifie Karen Aboab, la productrice de l’émission. Cette fois c’est le protocole mis en place par les experts de l’émission a abouti sur une compatibilité de 79 % entre deux hommes.

Parmi les 25.000 dossiers reçus pour participer à l’émission, la production se réjouit que Mariés au premier regard soit devenue un « moyen envisagé par les célibataires pour rompre leur célibat ». Grâce à toutes ces candidatures, l’émission parvient à élargir le profil des participants avec un ou une mariée de 50 ans.

La production promet encore des moments jamais vus dans le programme. Elle évoque des demandes particulièrement originales des familles avant l’union de deux inconnus. « C’est avant tout une expérience de vie et la vie qui nous réserve de nombreuses surprises », insiste Karen Aboab.

Anti-Tinder

Toutes ces nouveautés viennent se greffer aux fondations du programme. Il repose depuis sa première saison sur l’institution censée sceller l’amour entre deux personnes « jusqu’à ce que la mort les sépare ». Comme si le mariage, civil ou religieux, était un gage d’une relation solide avant même qu’elle soit entamée. La production revendique que l’émission se positionne à contre-courant des applications de rencontres éphémères comme Tinder. Karen Aboab insiste à distancier Mariés au premier regard d’un système de « consommation de la rencontre où, à la première déconvenue, on ne persévère pas ».

« C’est un signal qu’on s’envoie à soi-même et au reste de la société puisque culturellement, le mariage est un geste social et c’est aussi un témoignage d’engagement envers l’autre », justifie Estelle Dossin. Selon elle, beaucoup de candidats disent être rassurés de rencontrer quelqu’un capable d’aller aussi loin pour trouver le partenaire idéal.

Gilbert Bou Jaoudé évoque le mariage comme « un élément du processus psychologique » qui favorise le succès de l’expérience, où les participants sont dans un état d’esprit d’engagement. Reste à savoir si c’est pour le meilleur ou pour le pire…