France

Macron sur France 2 : écologie, chalutage, Shein, Paul Watson… Ce qu’il faut retenir de son intervention

Mardi soir, Emmanuel Macron était l’invité d’une émission spéciale sur France 2 consacrée à l’environnement. Cette interview était enregistrée depuis Nice en marge de la conférence des Nations unies sur les océans.

Face à Léa Salamé et Hugo Clément, le président a vigoureusement défendu son bilan écologique, tout en critiquant certaines décisions récentes prises en France, y compris par son propre camp. Que faut-il retenir de son intervention ? 20 Minutes vous raconte ce que vous avez (peut-être) manqué.

Il rejette les critiques sur son bilan écologique

Dès le début de l’entretien, Emmanuel Macron s’est montré agacé par les interrogations sur les « reculs » de son action écologique. Il a rejeté les critiques sur la promesse non tenue d’interdire le glyphosate, affirmant n’avoir « pas de leçon à recevoir ».

« Ce que j’adore le plus, c’est les journalistes qui pendant huit ans ont dit : « il n’a pas de bilan écologique », et qui maintenant disent : « il détricote son bilan écologique ». » Il a aussi exprimé son regret que les questions sur ses reculs supposés précèdent les sujets de fond sur les océans, qu’il était venu défendre.

Il revendique un succès diplomatique à Nice

Le chef de l’État a insisté sur l’importance de la conférence internationale sur les océans qu’il coprésidait avec le Costa Rica. Selon lui, jamais autant de chefs d’État et de gouvernement ne s’étaient mobilisés pour la cause des océans. « Nice, vraiment, est un succès. » a-t-il affirmé.

Il a notamment mis en avant les engagements obtenus pour ratifier le traité de protection de la haute mer, espérant son entrée en vigueur dès le 1er janvier 2026, ce qu’il a qualifié d’« exploit ». L’ONG High Seas Alliance a salué « une marée d’espoir et un grand motif de célébration ».

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Il alerte sur les dérives américaines

Dans le même entretien, Emmanuel Macron a critiqué le désengagement climatique des États-Unis, en particulier les projets de Donald Trump. Il s’est opposé à l’exploitation des métaux rares au fond des océans : « Nous serions totalement fous d’exploiter avant d’avoir la connaissance scientifique de ces abysses. »

Alors qu’il doit se rendre dimanche au Groenland, territoire convoité par Washington, il a affirmé vouloir y éviter toute « prédation » ou « menace ». Ce déplacement s’inscrit dans une stratégie de vigilance géopolitique et environnementale.

Il évoque la situation de Paul Watson

Durant l’émission, Emmanuel Macron a également été interpellé sur le plateau par l’activiste écologiste Paul Watson, fondateur de Sea Shepherd, qui a publiquement renouvelé sa demande d’asile politique en France. L’ancien capitaine, connu pour son combat contre la chasse baleinière, a récemment été libéré au Danemark et vit désormais en France, où réside aussi sa famille.

« Oui je demande l’asile », a-t-il déclaré face au président. Emmanuel Macron a répondu en assurant que Paul Watson était « en sécurité » en France, mais a rappelé que « le président de la République n’est pas celui qui accorde l’asile », renvoyant à l’Ofpra, office indépendant chargé de ce type de décisions. Il a toutefois glissé un encouragement clair : « Je pense qu’il respecte les règles pour l’obtenir. Donc on va s’arranger pour que lui et sa famille puissent le demander. »

Il critique les reculs écologiques en France

Tout en valorisant son rôle diplomatique, le président a aussi pointé du doigt des décisions récentes en France, prises par le gouvernement ou le Parlement. Il a évoqué la suspension de MaPrimeRénov’, la fin des ZFE (zones à faibles émissions), ou encore le retour possible de certains pesticides. Selon lui, il y a actuellement une « remise en cause de la priorité donnée au climat », y compris en France, ce qu’il considère comme une « grosse erreur ». Il a exhorté les pouvoirs publics à « ne rien relâcher de l’effort » sur l’écologie.

Dans ce même registre, Emmanuel Macron a été interrogé sur la nomination de son ancien ministre de l’Intérieur, Christophe Castaner, chez Shein, géant chinois de la fast fashion. Visiblement agacé, il a répondu : « C’est un peu nul ce que vous faites. » Le président a ensuite précisé que l’ancien ministre travaille à « décarboner le Grand port de Marseille », tout en soulignant qu’il est « très difficile pour les ministres de la République de se retrouver une vie normale dans leur secteur d’activité » après leur mandat.

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Des critiques qui persistent

Malgré les annonces d’extension des aires marines protégées, plusieurs ONG estiment que les promesses restent insuffisantes. Nicolas Fournier, de l’ONG Oceana, a estimé que les annonces faites sur le chalutage de fond sont « plus symboliques qu’efficaces ».

Relancé par Léa Salamé sur ce point, Emmanuel Macron a rétorqué : « Vous êtes contente d’acheter votre poisson à un prix abordable. Les trois quarts des criées, elles sont alimentées par ce qui vient aussi du chalutage. » Une défense qui n’a pas convaincu ses opposants.